Face à la fraude et aux arnaques aux moyens de paiement scripturaux, l’IEDOM relance sa campagne de sensibilisation dans les DROM

Face à la fraude et aux arnaques aux moyens de paiement scripturaux, l’IEDOM relance sa campagne de sensibilisation dans les DROM

L’IEDOM et l’IEOM appellent régulièrement les citoyens à la vigilance face aux tentatives de fraude aux moyens de paiement scripturaux. A l’été 2025, une vaste campagne de sensibilisation a été lancée auprès du grand public ultramarin. Elle fera l’objet d’une nouvelle diffusion via des panneaux d’affichage dans plusieurs Départements d’Outre-mer en cette fin d’année.

En 2024, la fraude a représenté 1,2 milliard d’euros sur le périmètre de l’Hexagone et des départements et collectivités d’Outre-mer (DCOM) de la zone euro, et 5,4 millions d’euros dans les collectivités françaises du Pacifique (648,4 millions de Fcfp). Si le niveau de fraude s’est stabilisé dans l’Hexagone et les DCOM de la zone euro, il a fortement augmenté dans les Collectivités du Pacifique tout en restant, en pourcentage des moyens de paiement utilisés, en deçà de celui de l’Hexagone.

Qu’est-ce qu’un moyen de paiement scriptural ?

Un moyen de paiement scriptural permet de transférer de l’argent d’un compte à un autre sans utiliser de billets ni de pièces. Il repose sur une écriture comptable (d’où le mot scriptural). Les plus connus sont : la carte, le moyen de paiement scriptural le plus utilisé aujourd’hui ; le virement, par lequel passe la majorité des flux en montant ; le prélèvement, qui est surtout utilisé pour le règlement de factures d’abonnement comme les factures d’électricité ou de téléphone et pour régler les impôts ; le chèque qui est de moins en moins utilisé.

Les fraudes sont de plus en plus élaborées aujourd’hui 

Avec le déploiement de l’authentification forte pour les paiements sur internet, les fraudeurs se sont adaptés et utilisent des techniques de manipulation parfois associées à l’IA. La fraude se déroule souvent en deux étapes.

La première étape est le vol des données. Le fraudeur va collecter des données via de faux courriels, de faux sms en vous incitant à cliquer sur un lien frauduleux. Ce lien va vous diriger vers un site miroir où vous allez communiquer des informations personnelles comme le nom, le numéro de téléphone, le numéro de carte. Le vol de données peut aussi intervenir lors d’une fuite de données à la suite d’une cyber-attaque.

Concernant la seconde étape : le fraudeur va vous contacter et vous manipuler pour vous amener à valider à votre insu un paiement frauduleux. La campagne « Stop Arnaques » de l’IEDOM et de l’IEOM cible 3 schémas de fraude retenus par les Instituts pour sensibiliser les usagers bancaires ultramarins.

Le faux conseiller bancaire : le fraudeur, qui a récupéré les données de la victime, va la mettre en confiance en lui communiquant des données personnelles et de paiement précises. La victime est persuadée de dialoguer avec un agent de sa banque. Le fraudeur peut ainsi obtenir de sa victime de nouvelles données ou l’amener à son insu à générer elle-même un paiement vers le fraudeur.

Les fausses offres de crédit : il s’agit d’offres alléchantes, souvent sans condition. La victime croit souscrire un prêt et envoie des frais de dossier. Ceux-ci seront encaissés mais le crédit ne sera jamais débloqué 

La fraude au chèque : Le chèque est de moins en moins utilisé mais il reste proportionnellement l’instrument de paiement le plus fraudé. Le fraudeur vous propose de remplir votre chèque sous divers prétextes comme gagner du temps. Il va ensuite pouvoir modifier le montant prévu et/ou le bénéficiaire et ensuite encaisser le chèque lui-même ou via un complice. En effet, un autre type de fraude est la remise frauduleuse ou « arnaque à la mule bancaire ». Le fraudeur recrute des personnes chargées d’encaisser pour son compte un chèque puis de lui verser en espèces une fraction de la somme et de conserver une part à titre de rémunération. Le chèque volé, falsifié ou sans provision est finalement rejeté. La somme est débitée à la victime et celle-ci ne peut plus récupérer les espèces versées.

Quels sont les bons réflexes pour se protéger ?

-        Ne communiquez jamais vos codes ou identifiants bancaires,

-        Vérifiez toujours l’adresse d’un site et privilégier l’accès direct sur le site de l’organisme,

-        Méfiez-vous des urgences. Les escrocs utilisent souvent la pression pour mieux vous manipuler,

-        Vérifier les agréments des acteurs financiers (REGAFI - Registre des agents financiers) et consulter les listes noires de sites ou entités non autorisés (Listes noires des autorités | ABE Infoservice),

-        Vérifiez régulièrement que vous êtes bien en possession de vos chéquiers et remplissez soigneusement vos chèques. N’acceptez pas d’encaisser des chèques pour le compte d’autrui,

-        Surveillez régulièrement vos comptes bancaires,

-        Protégez vos appareils (antivirus, mots de passe).

La campagne de l’IEDOM débute ce 12 novembre à La Réunion. Elle se prolongera dans diverses géographies ultramarines de la zone euros et mobilisera pour information un total de 478 panneaux dans les Départements d’Outre-mer :

STOP Arnaques (https://stop-arnaques.iedom-ieom.fr/) s’affiche en Outre-mer sur de grands panneaux d’affichage dans axes stratégiques de passage pour poursuivre la sensibilisation 

La Réunion : 150 panneaux du 12 au 18 novembre 2025.

Mayotte : 8 panneaux du 16 au 30 novembre 2025.

En Guadeloupe : 130 panneaux du 23 au 30 décembre 2025.

En Guyane : 85 panneaux du 25 décembre 2025 au 1er janvier 2026.

En Martinique : 105 panneaux du 29 décembre 2025 au 5 janvier 2026