Les deux collectivités et l'Université des Antilles veulent se rapprocher pour offrir de meilleures conditions de vie aux étudiants. Un sujet de notre partenaire RCI.
Vendredi matin, le président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, le président de la collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy et le président de l’université des Antilles, Michel Geoffroy, ont signé une lettre d’intention pour une meilleure cohésion entre les deux îles sur les problématiques liées à l’université. Une convention tripartite devrait être votée par la suite par les deux collectivités. Premier axe établi dans cet accord : une collaboration pour la mobilité et l’accueil des étudiants de chaque territoire.
5 millions d'euros
Ary Chalus, président du conseil régional de Guadeloupe, détaille l'aide qui sera apportée aux étudiants : « Nous nous sommes rendus compte et surtout après le covid des difficultés que rencontrent nos jeunes, que ce soit en Martinique, en Guyane pour sortir où nous étions confinés, pour se nourrir, pour le transport. Donc nous avons voulu aujourd'hui, avec Serge Letchimy, après une réflexion portée et bien réfléchie, mettre en place un fonds pour pouvoir accompagner nos jeunes, que ce soit de la Martinique, de la Guadeloupe, mais aussi des jeunes qui viendront faire des études en Guadeloupe. Donc c'est autour de 5 millions que nous allons mettre en place pour le transport maritime, le transport aérien pour se nourrir, le déplacement en bus, enfin les aider à avoir une bonne scolarité ».
Le seuil des 10 000 étudiants
Serge Letchimy, président de la Collectivité Territoriale de Martinique, estime que cette démarche doit créer les conditions d'attractivité de l'UA : « Je suis un grand défenseur de l'université Antilles. Je considère qu'il faut garder les liens. Il faut chercher la performance dans toutes les organisations et sur les recherches, développement et éducation à l'université. Et il faut surtout créer les conditions d'attractivité en commun pour que l'université soit très attractive. C'est très important pour nous. Deuxièmement, si nous ne gardons pas l'échelle des 10, 12 000 étudiants et qu'on diminue le nombre d'étudiants, l'université est morte. Et donc il faut absolument être au top niveau. Donc ça s'organise par l'université lui-même puisqu'il n'est pas autonome. Mais nous avons une responsabilité, c'est d'accueillir les étudiants dans de très bonnes conditions et surtout les étudiants qui viennent de la Guadeloupe et vice versa. Et la Guadeloupe doit se donner les moyens de très bien accueillir les Martiniquais et avec Ary, on a trouvé une formule qui dit : on peut signer des conventions directes avec l'université, mais il faut que nous fassions quelque chose en commun ».
« Une étape historique inédite »
Le Professeur Michel Geoffroy, président de l’université des Antilles, se réjouit quant à lui de ce soutien « indispensable, fondamental, et c'est aussi une étape historique inédite ». « On n'avait jamais vu deux collectivités majeures aux côtés de l'université simultanément. Donc là, on se prépare à rédiger une convention tripartite entre la région Guadeloupe, la Collectivité territoriale de Martinique et l'Université des Antilles en faveur des étudiants. Et c'est très important parce qu'on a un public qui est parfois fragile économiquement, qui doit se déplacer entre les entre les îles, puisque l'Université des Antilles se déploie sur les deux territoires et c'est important de pouvoir leur apporter une aide en termes de mobilité, en particulier dans le contexte actuel où on sait que les tarifs augmentent régulièrement et que l'offre en termes de compagnies aériennes n'est pas au beau fixe ».
Le président de l'UA souligne l'importance de ce dispositif pour les étudiants de médecine : « C'est vraiment le moment d'avoir ce genre d'action totalement pragmatique, concrète et puis en faveur de l'ensemble des étudiants, mais avec une attention particulière encore, je le disais sur les étudiants de médecine parce que nous avons ouvert le deuxième cycle de médecine qui suppose que les étudiants aillent en stage dans des centres hospitaliers en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane. Là aussi, les frais sont à leur charge. Donc il faut les aider à pouvoir se déplacer et à trouver un hébergement également ».
RCI