Pendant trois mois, un bus totalement électrique est mis à disposition du réseau Centre, qui comprend Fort-de-France et son agglomération, et sera exploité par plusieurs opérateurs, le temps de le tester en vue d’une éventuelle future acquisition. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.
Un bus 100% électrique sera bientôt mis en exploitation, en test, sur certaines lignes du réseau Centre. « Martinique Transport continue le renouvellement du parc en y intégrant sa volonté d’aller vers un transport plus vert. Ainsi, dans la même lignée que les discussions avec la SARA quant aux bus à hydrogène, le Président David Zobda a mandaté l’opérateur interne de l’autorité unique, la Régie des Transports de Martinique (RTM), pour participer à cette nouvelle expérimentation par l’exploitation d’un véhicule vert », indique l’autorité du transport.
Ce premier bus transport public 100% électrique en Martinique a été présenté ce matin. Ce véhicule a fait l’objet d’un prêt par le constructeur Iveco, dont les modalités ont été définies dans le cadre d’un contrat signé entre l’industriel et la RTM, pour une durée de 3 mois.
Mis en exploitation sur 4 lignes
Il sera mis en exploitation sur 4 lignes du réseau centre (Ligne 1 : Clémenceau – Cité Dillon, Ligne 5 : Nardal – Moutte, Ligne 320 : Pointe Simon – Saint-Joseph, Ligne 422 : Kerlys – Petit-Manoir) dès ce mois de février. La RTM est chargée de la maintenance du véhicule durant la durée du prêt, ainsi que de l’accompagnement des opérateurs qui en auront l’exploitation : à savoir, la Setrac, Transaglo, Transnav et Transurbain. Ces derniers feront circuler alternativement le bus 100% électrique.
Régine Lebel, directrice générale de Martinique Transport, revient sur l'importance de tester le matériel, avant son éventuelle adoption. « Avec la Régie des transports de Martinique, nous avons œuvré et la Régie a été déléguée pour la négociation de cette expérimentation que nous faisons et du prêt du véhicule, de telle sorte que nous puissions vraiment tester, en Martinique, dans la réalité de l'exploitation des lignes, un bus électrique. Ça permet aussi d'avoir des précisions sur tout ce qui est nécessaire en termes de conduite, en termes de maintenance, en termes d'investissements qui seraient peut-être nécessaires pour accueillir ces bus sur nos territoires et pouvoir prendre les décisions adéquates et surtout savoir comment planifier les financements. C'est le nerf de la guerre. Ce verdissement est appelé de manière politique par les élus de la Martinique mais va aussi bientôt devenir une obligation réglementaire ».
Selon Martinique Transport, les conducteurs de ces lignes ont, au préalable, bénéficié d’une prise en main, avec un formateur.
Tester le bus en conditions réelles
À l’issue de cette expérimentation, une synthèse sera faite afin de valider ou non l’acquisition de ce type de matériel roulant, comme le décrit André Weng-Law, directeur de la Régie de Transports de Martinique (RTM). « L'idée de départ, c’était d’investir massivement dans une flotte de véhicules électriques, il fallait quand même pouvoir tester ces véhicules dans nos environnements, dans nos emplois. Ce prêt nous permet de tester le véhicule dans des conditions qui sont les nôtres et cela permet aussi au constructeur de savoir quelles adaptations il faut éventuellement faire pour que ce véhicule puisse être aussi performant aussi sous nos latitudes. Pour que les tests soient vraiment intéressants, il faut pouvoir tester le véhicule en position chargée, avec des passagers. Il faut aussi qu'on puisse tester sur des lignes représentatives du réseau et avec différents conducteurs ».
Le véhicule prêté est de taille moyenne, d’une longueur de 9,5m, et d’une capacité de moins de 20 places. Il dispose d’une rampe d’accès électrique, d’un économètre pour aider la conduite et d’innovations entièrement électriques. Le groupe STEP, qui a mis à disposition le bus, est connu pour son expertise auprès d’opérateurs du transport public, afin d’accompagner et de faciliter la transition énergétique.
Christelle Treffle-Hoton, directrice commerciale du groupe STEP & Iveco Bus, espère que l’essai sera concluant : « Il est vraiment important pour nous de pouvoir accompagner les clients dans le verdissement de leur flotte et de leur mettre à disposition les moyens que nous avons. Et aujourd'hui, nous sommes convaincus que les solutions électriques hybrides ou hydrogènes sont les solutions qui peuvent convenir. Aujourd'hui, il faut les tester, les expérimenter sur nos territoires qui sont différents de ceux de la France hexagonale. On pourra effectivement faire le bon choix et permettre aux collectivités que ces choix soient en relation avec les besoins de la population, la topographie de nos territoires et également travailler avec eux sur la maintenance de ces véhicules ».
Thomas Gendre pour RCI Martinique