Après 2022 et 2023, pour la troisième année consécutive, l’Opéra national de Paris et son académie se déplacent en Guyane pour faire découvrir et rayonner son patrimoine lyrique et chorégraphique en proposant une nouvelle série de représentations et d’ateliers dans le cadre du projet « l’Opéra en Guyane », fruit d'un partenariat unique de Méridiam et de l’Opéra de Paris. Une édition 2024, dont les ateliers seront décentralisés. Une initiative qui recevra les encouragements du président de la République Emmanuel Macron en personne présent à l’auditorium de l’Encre à Cayenne le 26 mars prochain pour saluer le travail du conservatoire avec l’opéra de Paris.

En 2021, dans les conclusions d’un rapport commandé par le directeur de l’Opéra national de Paris, Alexander Neef, l’universitaire Pap Ndiaye fustigeait le manque de diversité dans cette grande institution culturelle française qu’est l’Opéra national de Paris et préconisait une meilleure représentation de la diversité de la société française pour « inscrire davantage la tradition dont est porteur l’opéra national de Paris dans le monde aujourd’hui, sans renoncer à une histoire longue, mais en la renouvelant ».

Rappelant les missions principales de l’institution qui sont de « rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres du patrimoine lyrique et chorégraphique, de favoriser la création et la représentation d’œuvres contemporaines et de participer au développement de l’art lyrique et de présenter des spectacles tant à Paris, qu’en province et à l’étranger », l’historien et  éphémère ministre de l’Education nationale, dénonçait un lieu fermé, élitiste, réservé sur la scène comme dans les salles à une certaine catégorie de personnes. 

Détection de jeunes talents et éducation artistique et culturelle parmi les missions de cette initiative « Opéra en Guyane »

Est-ce pour apporter un début de réponse à ce rapport sur la diversité que l’Opéra national de Paris et son académie ont décidé de lancer ce projet de coopération culturelle territoriale « l’Opéra en Guyane » avec les acteurs culturels et sociaux de ce territoire et de l’inscrire dans la durée ? On peut le penser. Toujours est-il qu’en 2022 et renouvelé en 2023, l’Opéra national de Paris se délocalise en Guyane estimant que « ses missions contribuent à la nécessaire ouverture de l’opéra aux enjeux de la société d’aujourd’hui ».

Des missions qui ont pour objet la formation de nouvelles générations avec un programme d’accompagnement visant à détecter de jeunes talents et à les encourager à se professionnaliser et l’éducation artistique et culturelle en mettant en œuvre l’opération « OpérApprentis » qui est un programme de découverte de l’opéra s’adressant à de jeunes adultes en apprentissage dans des domaines professionnels variés.  

Dans ce cadre, une série de représentations et d’ateliers ont été proposés et réalisés en partenariat avec les différents acteurs culturels guyanais (conservatoire, écoles de danse…) qui ont largement adhéré à cette initiative et entraîné dans leur enthousiasme les artistes émergents et/ou professionnels. Ce qui a fait dire à Myriam Mazouzi, directrice de l’académie et cheffe du projet que « l’Opéra en Guyane, c’est l’émotion d’utilité publique ».

Emmanuel Macron présent à l’Encre pour saluer le travail du conservatoire avec l’Opéra de Paris

En ce mois de mars 2024, pour la troisième année consécutive, l’Opéra national de Paris entre en résidence en Guyane. Au programme de cette délocalisation une nouvelle série de représentations au cours desquelles les plus grands compositeurs seront interprétés par les musiciens de l’Opéra national de Paris, héritiers d’un patrimoine musical et chorégraphique de plusieurs siècles, et d’ateliers (danse classique, violon alto, violoncelle et contrebasse). Pour cette édition 2024, la formation s’effectuera non seulement à Cayenne, mais s’étendra également à Kourou et à Saint-Laurent-du-Maroni.

A noter que le président de la République, Emmanuel Macron profitera de sa visite en Guyane pour aller saluer et encourager à l’auditorium de l’Encre à Cayenne le 26 mars prochain le travail du conservatoire avec l’Opéra national de Paris sur des programmes de danse et de musique. A cette occasion, le chef de l’Etat assistera à des masterclass et procédera à la remise de décorations à des personnalités guyanaises.

A ce jour, la Guyane reste le seul territoire ultramarin à connaître cette délocalisation de l’Opéra national de Paris. D’autres collectivités ultramarines peuvent-elles espérer accueillir cette grande institution culturelle dans l’avenir ? Pourquoi pas ? Dans sa volonté de démocratisation et d’ouverture d’un nouveau champ de création et de liberté, l’institution semble vouloir étudier cette possibilité. Attendons donc de voir et écoutons….

E.B.