Le nombre de défaillance des entreprises en Outre-mer poursuit sa hausse à un niveau toujours plus élevé quand dans l’Hexagone. Entre juin 2024 et juin 2025, 2 605 défaillances d’entreprises sont enregistrées dans les Outre-mer.
Au deuxième trimestre, le nombre de procédures est ainsi en hausse de 10,8%, après une hausse de 11,2% au 1er trimestre 2025. La progression est ainsi plus rapide qu’en France entière où le rythme de croissance des défaillances continue de ralentir (+8,2 % avec 67 340 procédures).
Par secteur, l’augmentation du nombre de procédures s’explique particulièrement par les secteurs de l’hébergement-restauration et des conseils et services aux entreprises qui connaissent une accélération du nombre de défaillances (respectivement +55,5 % et +22,1 %).
Par géographie, la hausse des défaillances ultramarines est particulièrement portée par la Guadeloupe où le nombre de redressements et liquidations judiciaires continue de progresser (+28,5 %). En Martinique, la croissance des défaillances est moins marquée (+8,8 %), mais continue d’accélérer.
En Guyane, l’IEDOM-IEOM constate une hausse de 125,5% des défaillances d’entreprises, avec 124 procédures enregistrées sur 12 mois, entre juin 2024 et juin 2025. Un « rebond » qui « témoigne en partie d’une conjoncture dégradée et semble refléter également un phénomène de rattrapage ». « Ce rebond des défaillances est lié aux entreprises qui avaient été maintenues actives pendant la pandémie grâce aux différents dispositifs de soutiens financiers publics (en particulier les PGE) », nous expliquent les Instituts d’Émission d’Outre-mer.
La situation se détériore également en Nouvelle-Calédonie, mais de façon plus contenue, avec une hausse des défaillances (+4,0 %), après trois trimestres de baisses consécutives. « Cette situation qui peut paraître paradoxale dans le contexte économique calédonien très dégradé s’explique par les dispositifs d’aides mis en place en soutien à l’économie pour répondre à la crise qui a affecté le territoire en mai 2024 ».
De la même manière, les défaillances sont de nouveau en hausse en Polynésie française depuis le début d’année (+14,5 %), faisant suite à cinq trimestres de baisses consécutives. Toutefois, « la conjoncture économique demeure toujours favorable au deuxième trimestre 2025 en Polynésie » assurent les Instituts qui n’y voient « pas d’explication conjoncturelle ». « Il faut nuancer la hausse observée : on est sur un niveau de défaillances toujours bien inférieur aux années précédentes », assure-t-on.
À l’inverse, les défaillances poursuivent leur ralentissement à La Réunion, (+3,0 % avec 1 054 procédures) pour le cinquième trimestre consécutif, après avoir atteint un point haut (1 121) en fin d’année 2024.
De façon surprenante, dans un contexte économique et social encore marqué par le passage de cyclone Chido, seule Mayotte voit le nombre de ses procédures diminuer (-17,4 %) avec peu de défaillances en nombre (38). Toutefois, ce chiffre « ne reflète pas nécessairement la conjoncture qui est plutôt en morose au 2ème trimestre 2025 ». La crainte d’une défaillance est notamment assez présente pour les chefs d’entreprises selon une enquête IEDOM puisque « 17,8% des chefs d’entreprises interrogés craignent une défaillance de leur entreprise à horizon un an ».