Des députés ont présenté mercredi une proposition de loi transpartisane pour inscrire le droit à l'eau dans la charte de l'environnement et ainsi le consacrer comme un droit fondamental dans la Constitution.
Le texte comprend un article unique, ainsi rédigé: "Le droit à l'eau potable et à l'assainissement est un droit humain, essentiel à la pleine jouissance de la vie et à l'exercice de tous les droits humains." L'exposé des motifs de cette proposition de loi constitutionnelle souligne que "178 États de toutes les régions du globe ont déjà reconnu le droit à l'eau et à l’assainissement dans des déclarations ou des résolutions internationales".
De plus, "plusieurs États ont déjà reconnu dans leur Constitution le droit à l'eau: la Bolivie, l'Afrique du Sud, le Maroc, l'Égypte, la Slovénie, l'Éthiopie, le Niger, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Uruguay, le Kenya, l'Équateur etc", ajoute le texte.
Cette proposition vise "à consacrer le droit à l'eau comme un droit fondamental reconnu en tant que tel par la Constitution", précise l'exposé des motifs. Il n'est "plus acceptable qu'en France 490.300 personnes n'ont pas accès à une eau potable gérée en toute sécurité et 882.000 personnes n'ont qu'un accès limité à des installations sanitaires", a déclaré le député Gabriel Amard (LFI-NFP) lors d'une présentation de la proposition de loi.
Il a en outre évoqué les Outre-mer, la Guadeloupe, "où la facture est deux fois plus élevée que dans l'Hexagone, alors que le taux de pauvreté" y est "deux fois supérieur", la Guyane, où "15% à 20% de la population n'a pas accès à l'eau", ou encore la Réunion, où "un habitant sur deux" ne peut pas boire l'eau du robinet car elle est "impropre à la consommation". Les promoteurs du texte espèrent le faire examiner avant la journée mondiale de l'eau, qui aura lieu le 22 mars 2025.
Tous les groupes ont été invités à se joindre à ce texte transpartisan, à l'exception du RN. "On connaît les positions du RN, donc il n'y a aucun doute sur le fait que ce n'est pas du tout un sujet prioritaire pour ce parti", a déclaré le député du Haut-Rhin Hubert Ott (Modem). "Quand on est guidé par une seule logique qui est utilitariste et pas humaniste, et bien ça ne peut pas rejoindre la démarche qui est la nôtre aujourd'hui, qui est transpartisane, mais qui a quand même les limites de la déontologie qu'on s'est fixées", a-t-il ajouté, "ça n'a rien à voir avec les partis, ça a à voir avec une conception que l'on a du monde et des gens".
Avec AFP