Défaillances d'entreprises dans les DOM : Une hausse de 5% au 3ème trimestre 2025 selon une étude d'Allianz Trade

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Défaillances d'entreprises dans les DOM : Une hausse de 5% au 3ème trimestre 2025 selon une étude d'Allianz Trade

Allianz Trade, leader mondial de l’assurance-crédit, a publié son étude trimestrielle sur les défaillances d’entreprises en France. Le troisième trimestre 2025 marque une nouvelle progression des défaillances dans les Départements d’Outre-Mer (DOM), avec une hausse de +5 % par rapport à la même période en 2024 et de +10 % sur l’ensemble des neuf premiers mois de l’année.
 

Au total, 496 défaillances d’entreprises ont été recensées dans les DOM entre juillet et septembre 2025. Deux départements sur quatre enregistrent une hausse : la Guadeloupe affiche une progression de +27 % (après +13 % au deuxième trimestre), et la Guyane connaît une hausse spectaculaire de +135 %, après un bond de +440 % au trimestre précédent.
À l’inverse, la Réunion et la Martinique voient leurs chiffres reculer.
Le département réunionnais enregistre -5 % de défaillances au troisième trimestre, après une baisse de -16 % au trimestre précédent, mais demeure le plus touché avec 245 cas recensés.
En Martinique, les défaillances diminuent de -14 % après une hausse de +9 % au deuxième trimestre.
Depuis le début de l’année, la tendance reste globalement orientée à la hausse : +10 % pour l’ensemble des DOM. La Guyane (+223 %), la Guadeloupe (+37 %) et la Martinique (+7 %) enregistrent des augmentations notables, tandis que la Réunion est le seul département en baisse (-9 %).

Sur les douze derniers mois, les défaillances se concentrent principalement dans trois secteurs d’activité : les services (36 %), la construction (24 %) et le commerce (18 %). L’hébergement-restauration arrive en quatrième position, représentant 10 % des cas recensés. 

Une dynamique nationale toujours soutenue

Au niveau national, 14 438 défaillances ont été enregistrées au troisième trimestre 2025, soit une hausse de +5 % par rapport à la même période de 2024. Allianz Trade anticipe au moins 67 500 défaillances sur l’ensemble de l’année 2025, correspondant à une hausse de +2 % par rapport à 2024.
Selon Maxime Lemerle, Responsable de la recherche défaillances chez Allianz Trade : « Nous nous attendons à un nouveau record de défaillances d'entreprises en France pour 2025. Malgré des signes d'essoufflement en première partie d’année, la tendance à la hausse devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, et ce pour la quatrième fois consécutive (au moins +2 % en glissement annuel, après +49 %, +35 % et +17 % en 2022, 2023 et 2024, respectivement). Le nombre annuel de cas atteindrait au minimum 67 500, soit bien au-dessus des niveaux d'avant la pandémie (+23 % par rapport à la moyenne 2016-2019). Nous prévoyons également un nombre élevé de cas pendant une période prolongée en 2026, en raison de la faiblesse persistante de la croissance économique, qui ne s'accélère que légèrement, et du soulagement limité apporté par la politique monétaire. Cela se traduirait par une baisse limitée à 65 500 cas (-3 %), les incertitudes fiscales liées à l’instabilité politique restant des risques importants à la hausse pour ces perspectives, avant une nouvelle amélioration limitée en 2027 (-3 % à 63 700 cas) ».

La remontée des défaillances, initialement concentrée sur les plus petites structures, concerne désormais toutes les tailles d’entreprises. À fin septembre 2025, les sociétés défaillantes pour lesquelles des données financières sont disponibles représentaient 33,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé et 6,6 milliards d’euros de passif fournisseurs. Ces montants demeurent élevés au regard des moyennes historiques, respectivement +43 % et +53 % supérieurs à celles observées entre 2006 et 2024.

Des secteurs particulièrement exposés

La hausse touche la quasi-totalité des secteurs économiques, notamment la construction et l’hébergement-restauration. En rythme annuel, les plus fortes progressions concernent les services aux particuliers (+13 %), l’agriculture (+13 %), les services aux entreprises (+10 %) et le transport/entreposage (+9 %).
En nombre de cas, les services aux entreprises (+791), les services aux particuliers (+755), l’hébergement-restauration (+654) et la construction (+455) figurent parmi les plus touchés. Trois secteurs échappent à cette tendance : le commerce de détail, le secteur finance/immobilier et les industries extractives.
Les niveaux de défaillances demeurent particulièrement élevés dans le transport-entreposage (+61 % au-dessus de la moyenne 2010-2019), l’information/communication (+42 %), le commerce automobile (+40 %), l’hôtellerie-restauration (+34 %) et les services aux entreprises (+28 %).

Des risques accrus liés au contexte international

Allianz Trade met également en garde contre les effets potentiels des tensions commerciales mondiales, notamment les droits de douane imposés par l’administration Trump, dont le taux effectif atteindra 14 % d’ici la fin de l’année.
« Au cours du premier semestre 2025, les effets protecteurs des droits de douane et leur faible répercussion ont contribué à réduire les défaillances aux États-Unis. Mais les économies tirées par l’export devraient connaître une augmentation des défaillances : dans le pire des scénarios, la France pourrait compter 6 000 entreprises en faillite supplémentaires », déclare Maxime Lemerle.

Au niveau mondial, Allianz Trade prévoit une hausse de +6 % des défaillances d’entreprises en 2025, suivie d’une nouvelle augmentation de +5 % en 2026. Selon le groupe, cette évolution pourrait créer des effets en chaîne pour les entreprises françaises, à travers des ruptures d’approvisionnement ou des impayés de partenaires étrangers.