Près d'un mois après sa nomination à Matignon, le Premier ministre Michel Barnier a présenté sa feuille de route devant les députés de l'Assemblée nationale, à l'occasion de la déclaration de politique générale, ce mardi 1er octobre dans l'hémicycle du Palais Bourbon. Le Premier ministre a consacré une partie de son discours aux Outre-mer, a prôné « de l'écoute, du respect et du dialogue» avec les collectivités ultramarines. Michel Barnier s'est engagé entre autres à lutter contre la vie chère en Outre-mer, renouer la concertation et le dialogue dans le dossier calédonien.
Après avoir souligné son émotion après la minute de silence en hommage à Philippine, Michel Barnier a indiqué avoir « conscience de la gravité » de la situation politique. Dans une Assemblée nationale chahutée par certains députés LFI, le Premier Ministre est entré dans le vif du sujet du contexte économique de la France. Rappelant que «la véritable épée de Damoclès est la dette financière colossale», Michel Barnier a annoncé souhaiter « ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025». Le Premier ministre s'est également exprimé sur « la dette écologique», la seconde épée de damoclès qui pèse sur le pays. Pour lui, la transition écologique doit être l'un des moteurs de notre politique industrielle». Plébiscitant vouloir mettre en œuvre une « écologie des solutions», Michel Barnier a évoqué l'idée de « développer des laboratoires d'innovation pour le solaire et la géothermie » dans les territoires d'Outre-mer. MMichel Barnier souhaite «une grande conférence nationale» sur la «question de l’eau».
« Le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral ne sera pas soumis au Congrès»
Le Premier Ministre a plaidé une nouvelle ère de dialogue et concertation avec les territoires d'Outre-mer en « respectant leur culture, leurs spécificités, leur diversité ». Le premier ministre a annoncé qu’il présidera « durant le premier trimestre 2025 un comité interministériel des outre-mer ». « Nous devons aussi lutter rapidement contre la vie chère qui frappe nos compatriotes dans ces territoires et départements ».
Il a aussi évoqué la situation en Nouvelle-Calédonie, qui « connaît une crise d’une gravité exceptionnelle ». « Une nouvelle période doit maintenant s'ouvrir, consacrée à la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie, à la recherche d'un consensus politique sur son avenir institutionnel.», a-t-il ajouté. Dans le dossier calédonien, le Premier ministre s'est engagé à la mise «d'une délégation interministérielle auprès du Premier Ministre et du Ministre des Outre-mer» afin de garantir une gestion dans la durée de l'ensemble des enjeux calédoniens». Il a par ailleurs ajouté, en accord avec le président de la République, reporter les élections provinciales à fin 2025. Le projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral ne sera pas soumis au Congrès, a-t-il précisé.
Enfin, une «mission de concertation», conduite par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, se rendra à Nouméa «prochainement».
5 chantiers prioritaires
Le premier ministre a ensuite détaillé désormais ses « cinq grand chantiers prioritaires ». Le premier sera d’après lui consacré au « niveau de vie des Français », avec entre autres l'annonce d'une revalorisation du SMIC de 2 % dès le mois de novembre. Il a également plaidé pour une « alimentation saine, variée et de qualité »,en reconnaissant que l’agriculture dans l'Hexagone et en Outre-mer est un « grand atout ». Il a indiqué par ailleurs que le projet de loi orientation pour la souveraineté agricole sera repris «sans délai» par le gouvernement.Parmi les priorités de ce gouvernement, Michel Barnier a défendu « l'accès à des services publics de qualité». Il a ainsi avancé le renforcement de«l’attractivité de la mission d’enseigner, « développer le service public de la petite enfance », ou encore la lutte contre les déserts médicaux et contre la pénurie de soignants». En troisième chantier, se positionne la thématique de la sécurité au quotidien. Le Premier ministre s'est dit aussi favorable à une politique de maîtrise de l’immigration.
« Cette feuille de route doit répondre sincèrement et sérieusement à une partie des défis de notre pays, a précisé Michel Barnier. « J'ai conscience des difficultés mais j'ai fait confiance en notre capacité collective à franchir des obstacles »a-t-il lancé avant de conclure « Prenons soin de la République. Elle est fragile»