Bilan d’étape du CIOM : Logement et déplacement de Miquelon-Langlade pour Saint-Pierre et Miquelon

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Bilan d’étape du CIOM : Logement et déplacement de Miquelon-Langlade pour Saint-Pierre et Miquelon

Poursuite du bilan d’étape du CIOM avec l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, venu défendre, entre autres, le logement, le développement économique et le déplacement de Miquelon-Langlade.

« On a évoqué la question du logement, du développement économique et de l’avenir du village de Miquelon-Langlade la première heure, puis ensuite on est passé sur d’autres thématiques, plus d’actualités », a détaillé le président de la Collectivité territoriale Bernard Briand.

Sur le logement, alors que le besoin pour l’archipel se situe entre 70 à 100 logements d’ici sept ans, Bernard Briand souhaite faire appliquer à Saint-Pierre et Miquelon des dispositions nationales, dont l’Agence nationale d’aide à la rénovation (ANAR). « Aujourd’hui, les dispositions sont prises pour qu’elle puisse intervenir sur le territoire mais il y a un certain nombre de conditions, notamment des conditions de modifications statutaires qui peuvent prendre du temps », a expliqué Bernard Briand.

« Action Logement pourrait aussi intervenir mais qu’à partir du moment où il y aura sur le territoire un opérateur unique pour que nous ayons tous la tête dans le même bonnet et de détendre cette problématique du logement » a-t-il ajouté, soulignant à la fois les difficultés que rencontrent les jeunes et les personnes de l’extérieur pour s’y installer, « soit pour louer, soit pour construire ». « Le ministre a été attentif et essaiera de trouver les mesures palliatives avant une intervention claire et nette de l’ANAR et Action Logement ».  

Sur la situation de Miquelon-Langlade, premier village de France à devoir être déplacé en raison du changement climatique, « l’État, le maire de Miquelon-Langlade et la Collectivité ont signé une charte d’engagement » pour s’y préparer. « La Collectivité modifie ses documents d’urbanisme pour répondre aux attentes de la future définition du village et il y a un mois, elle a cédé à l’euros symbolique 140 hectares » à la mairie de Miquelon-Langlade, a expliqué le président de la Collectivité.

« Les choses vont se faire dans le temps » poursuit-il, avançant « une cinquantaine d'années ». Sur place, l’ensemble des environs 600 habitants du village ne souhaite pas se déplacer vers le sud de l’archipel. Pour ceux qui se déplaceront, les indemnisations sont, rappelle Bernard Briand, insuffisantes. Il évoque notamment le fonds Barnier plafonné à 40 000 euros. « On sait très bien que celui qui souhaitera se faire racheter sa maison ne souhaitera pas la revendre à 40 000 euros pour en construire une autre à 250-300 000 euros ». 

Et le déplacement des populations est naturellement un chantier d’envergure. Bernard Briand parle de « quartier pionnier » d’une quinzaine de parcelles avec la nécessité de « tirer les réseaux, amener l’eau ». Autre problématique : l’aérodrome, propriété de la Collectivité territoriale, et le port « en piteux état ». « Là aussi, les solutions devront être abordées pour avoir une vision générale et faire en sorte que progressivement il y ait une installation sur cinquante ou soixante ans au sud de Langlade ».

Pour ceux qui voudront rester, il faudra sécuriser et rassurer à travers les mesures et la mise en œuvre du « plan d’action de prévention des inondations ». « C’est 3,5 millions d’euros, dont 3 millions pour l’État et 500 000 pour la Collectivité pour accompagner la commune à sécuriser les habitants qui souhaitent rester dans le village », a-t-il ajouté. Une réunion technique est organisée lundi prochain à l’Élysée pour rentrer un peu plus dans les détails.

Sur la question de la desserte aérienne du territoire, notamment la ligne entre l’archipel et Paris, Bernard Briand souhaite renforcer la délégation de service public pour plus de vols directs, au lieu des 12 semaines actuelles. « Le jour où cela va se débloquer, on parlera davantage d’attractivité du territoire ».

« Nous avons confirmé au président de la Collectivité et au maire concerné que nous apporterions tout notre soutien à cette opération » de déplacement de Miquelon-Langlade, a assuré de son côté Philippe Vigier. Le ministre a aussi annoncé le soutien de l’État à la construction d’un nouvel hôpital avec « un accord sur à la fois la destruction et le lieu de reconstruction ». « Lorsque je serais à Saint-Pierre et Miquelon (…), j’essaierai d’arriver avec de bonnes nouvelles ».