Comme chaque année, Montrouge commémore sa policière municipale Clarissa Jean-Philippe, native de la Martinique, lâchement assassinée avenue Pierre Brossolette le 8 janvier 2015 lors des attentats qui ont aussi visé la rédaction de Charlie Hebdo et l’Hyper Casher de Vincennes. Pour les 10 ans de ce triste anniversaire, le président de la République a assisté à cette commémoration, suivie par la dénomination de l’hôtel de police municipale de la Ville qui porte désormais le nom de Clarissa Jean-Philippe.
C’était il y a dix ans. Alors que le pays était sonné par l’attaque terroriste visant la rédaction de Charlie Hebdo, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale martiniquaise officiant à Montrouge, intervenait sur un banal accident de la route, avenue Pierre Brossolette, ce 8 janvier 2015 au matin. En quelques minutes, le terroriste Amedy Coulibaly assassine froidement la jeune policière de 26 ans et réapparaît le lendemain, auteur de la prise d’otage de l’Hyper Casher.
Depuis, chaque 8 janvier, la ville de Montrouge, mais aussi le département des Hauts-de-Seine, la Région Île-de-France, la ville de Paris, l’exécutif mais aussi la communauté antillaise, les associations et la famille rendent hommage à celle qui, aujourd’hui encore, symbolise l’engagement pour la République, la sécurité, la démocratie. Cette année, l’hommage revêt un caractère particulier, parce que ces attaques ont eu lieu il y a 10 ans, aussi parce que la mère de Clarissa Jean-Philippe est décédée il y a quelques semaines, début octobre.
« Elle aurait été très heureuse que la mémoire de Clarissa Jean-Philippe soit encore honorée » a déclaré le maire de Montrouge, Étienne Lengereau, après avoir officiellement changé le nom de l’hôtel de police municipale de cette ville au sud de Paris. La décision avait été prise lors du dernier Conseil municipal de la ville, qui avait informé la mère de Clarissa Jean-Philippe de ce changement de dénomination. D’après la sœur de cette dernière, présente aujourd’hui, la mère de la policière martiniquaise avait prévu de faire le déplacement. « Normalement ma sœur devait être ici. Je me retrouve sans elle, cela me fait très mal ».
« L'attaque qui a coûté la vie à Clarissa, il y a 10 ans, nous a rappelé que le terrorisme peut frapper n'importe où et n'importe quand » a aussi déclaré le maire de cette ville plutôt « paisible ». « Cet hôtel, c'est bien plus qu'un simple bâtiment (…), c'est un lieu de protection, mais aussi un lieu de mémoire où le nom de Clarissa rappellera constamment le sacrifice ultime qu'elle a consenti pour assurer notre sécurité » a ajouté le maire qui espère « que ce lieu inspire chaque visiteur, chaque agent de police et chaque citoyen, et que le souvenir de Clarissa Jean-Philippe nous guide dans notre quête d'un avenir plus sûr et plus serein ».
Juste avant cette cérémonie, c’est avenue Pierre Brossolette que l’hommage à Clarissa Jean-Philippe avait débuté, comme chaque année. Mais pour les 10 ans, le président de la République Emmanuel Macron a fait le déplacement et, dans son sillage, le Premier ministre, François Bayrou, le ministre des Affaires étrangères, Gérald Darmanin ou encore la nouvelle ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, élue de Montrouge qui fut, sous François Hollande, secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, notamment des attentats de janvier et novembre 2025.
Côté élus : la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse, les députés des Hauts-de-Seine ou encore, le sénateur François-Noël Buffet, ancien ministre délégué aux Outre-mer. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a aussi fait le déplacement, tandis que Manuel Valls, ministre des Outre-mer, était retenu en Conseil des ministres pour présenter la loi d’urgence pour Mayotte.