Antilles : 80 mares restaurées pour préserver la biodiversité, un projet appuyé par la Fondation Albioma

Antilles : 80 mares restaurées pour préserver la biodiversité, un projet appuyé par la Fondation Albioma

Face à l’érosion silencieuse mais alarmante des zones humides aux Antilles, un ambitieux chantier écologique est en cours. Le Pôle-relais zones humides tropicales (PRZHT), bras armé du Comité français de l’UICN, mène actuellement un vaste programme de restauration de mares en Guadeloupe et en Martinique. Objectif : restaurer 80 de ces écosystèmes fragiles d’ici 2026.

 

Appuyé par la Fondation Albioma, engagée pour la biodiversité dans les territoires ultramarins, le projet REMA II (Restauration et Entretien des Mares des Antilles) s’inscrit dans la continuité d’une première phase d’étude couronnée de succès entre 2021 et 2023.

Un rôle écologique et social crucial

Souvent ignorées du grand public, les mares jouent pourtant un rôle fondamental dans les territoires tropicaux. Régulation des inondations, atténuation des sécheresses, rafraîchissement des zones habitées grâce à l’évaporation et à l’ombrage, réserve d’eau pour l’agriculture et les populations… Leur impact est multiple, tant sur le plan écologique que sociétal.

« REMA, ce n’est pas seulement de la restauration, c’est une véritable prise de conscience collective sur l’importance des mares », souligne Gaëlle Vandersarren, coordinatrice du PRZHT. Un enjeu d’autant plus crucial que ces petits plans d’eau compte parmi les écosystèmes les plus menacés des Antilles. Urbanisation galopante, pollution, espèces exotiques envahissantes ou simple abandon contribuent à leur déclin silencieux.

Une méthode bien rodée

Pour enrayer le déclin, le PRZHT s’appuie sur une méthodologie précise : identification des mares via un formulaire en ligne, diagnostic écologique sur le terrain, élaboration d’un protocole de restauration, puis mise en œuvre concrète avec le soutien de collectivités, gestionnaires et citoyens bénévoles.

À ce jour, 92 mares ont été visitées : 85 ont été intégrées au programme, et 12 d’entre elles ont déjà fait l’objet d’interventions. Le travail ne s’arrête pas là : plantation d’arbres, analyses de la qualité de l’eau et formation des acteurs locaux viennent compléter le dispositif.

Mobiliser, former, préserver

Au cœur du projet, la sensibilisation. Le PRZHT mise sur l’implication des élus, techniciens et habitants pour pérenniser les efforts. Des sessions de formation sont organisées afin d’assurer une gestion durable et de contenir la propagation des espèces exotiques envahissantes, comme certaines tortues d’eau douce non endémiques. Depuis le lancement du projet, plus de 170 personnes ont été formées, mobilisant la population aussi bien en Guadeloupe qu’en Martinique et créant une véritable dynamique autour des enjeux de biodiversité dans ces territoires.

Pour la Fondation Albioma, ce partenariat s’inscrit dans une logique de long terme. « Soutenir des initiatives concrètes dans les territoires ultramarins est une priorité. La préservation de la biodiversité passe par des projets ancrés localement », indique Sébastien Baijard Lacavé, responsable de la Fondation.

Avec REMA II, c’est toute une dynamique de terrain qui se structure autour de ces points d’eau, aussi modestes qu’essentiels. À l’heure où le changement climatique accentue la pression sur les milieux naturels, restaurer les mares, c’est investir dans la résilience des territoires. Et cela commence ici, au cœur des Antilles.