La 5ème table ronde sur la vie chère en Martinique s'est achevée aux alentours de 21h30 ce jeudi. Après près de 10 h d'échanges, les parties ont décidé de se retrouver ce vendredi à 15h pour revenir avec de nouvelles propositions sur deux points bloquants : le nombre de produits concernés par la baisse de prix et le plafond pour contenir l'écart avec les prix de l'Hexagone. Explications de notre partenaire RCI Martinique.
Cette table ronde, la cinquième depuis le début du mouvement contre la vie chère, lancé par le RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes), s’est achevée bien après le couvre-feu à l'hôtel de Plateau-Roy. Les parties se sont quittées aux alentours de 21h30, après presque 10 h d’échanges.
Autour de la table, au quatrième étage de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), les représentants du RPPRAC, la grande distribution, des élus locaux et des parlementaires, les organisations socioprofessionnelles et le Préfet. Le tout sous la houlette du Président du conseil exécutif de la collectivité.
Malgré son format marathon, rien n’a été acté au terme de cette nouvelle rencontre mais les discussions ont tout de même avancé. Rendez-vous a été pris pour une 6ème réunion demain à 15 heures en vue de la possible signature d'un protocole d'accord.
Deux points d'achoppement
Deux principaux points d'achoppement demeurent. D’abord, le nombre de produits qui seraient concernés par la baisse des prix. Depuis le début, le RPPRAC plaide pour que l’ensemble des produits alimentaires soient concernés, la CTM table plutôt sur une famille d'une cinquantaine de produits, quand la grande distribution précise, elle, que dans son référencement l’alimentaire correspond plutôt à 70 familles de produits.
Sur ce sujet, chacun doit revenir ce vendredi avec une proposition finale : il a été soumis au RPPRAC, par exemple, la possibilité de commencer par 54 familles de produits et d’élargir la gamme au fur et à mesure de l’expérimentation, prévue sur une durée initiale de 36 mois.
L’autre point bloquant reste la question du plafonnement de l’écart de prix entre la Martinique et l’Hexagone. Le RPPRAC souhaite que l’éventuel différentiel ne dépasse pas les 10 à 15%, 30% sont envisagés pour les plus petites surfaces qui n'ont que de l'alimentaire dans leurs rayons et donc des contraintes de marge différentes. Côté grande distribution, on considère que cette notion de plafonnement est difficile à tenir sur la durée et qu’il faudrait plutôt se baser sur une notion de « prix moyen ».
Des efforts respectifs à finaliser
Les différentes parties doivent donc chacune préciser jusqu’où elles sont prêtes à faire un effort pour lever ces divergences et signer un premier protocole d’accord. C’est tout l'enjeu de la nouvelle rencontre de ce vendredi après-midi.
On a craint une impasse dans les échanges au moment où les images des différentes enseignes prises pour cible par les pilleurs ont circulé parmi les participants. Les représentants de la grande distribution ont estimé que négocier dans de telles conditions n'était pas acceptable. Finalement, tout le monde est revenu dans la salle, animé, semble-t-il, d'une volonté de sortir au plus vite de la crise.
Côté CTM, une séance plénière devrait se tenir dans la matinée ce vendredi avec un seul point à l’ordre du jour : la proposition de Serge Letchimy de lever l’octroi de mer sur 54 familles de produits. Côté État, la TVA à 0% sur un certain nombre de produits semble actée ainsi qu’un fonds compensatoire pour le fret. Mais, là encore, les modalités concrètes restent à fixer.
Cette négociation complexe semble donc proche d'un premier épilogue. Mais l'issue favorable espérée demeure aussi suspendue au climat social et au retour, réclamé, d’une certaine sérénité.
RCI web avec Katleen Bilas-Coppet