Dans le cadre du 120ème anniversaire de l'éruption de la Montagne qui s'est produite le 30 août 1902 au Morne-Rouge, la ville organise une journée de commémoration marquée par de nombreux temps forts religieux et culturels. Une célébration utile au devoir de mémoire à l'aune d'une tragédie qui a fait plus de 1 500 victimes.

8 mai 1902, la Montagne Pelée entre en éruption. Après une nuée ardente dévastatrice, la ville de Saint-Pierre, la capitale de la Martinique d'alors, surnommée le Petit Paris des Antilles, est littéralement rasée. On dénombre alors environ 30 000 victimes, soit 1/5è de la population de l'île. Seulement 3 personnes sont officiellement rescapées, dont le fameux Cyparis, un prisonnier miraceuleusement sauvé grâce à l'épaisseur des parois de son cachot. Une vingtaine de navires marchands qui mouillaient dans la baie de Saint-Pierre sont coulés. C'est l'éruption volcanique la plus meurtrière au monde depuis celle du Krakatou dans les Indes Néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie), en 1883.

Mais ce n'était pas fini. Les autorités dépassées par les évènements prendront du temps pour mesurer l'ampleur de la catastrophe. Les nuées ardentes se poursuivent  jusqu'au 30 août, date d'une seconde grosse explosion qui va détruire une partie de la ville du Morne-Rouge, causant plus de 1 500 victimes. 

Les habitants, victimes de décisions politiques et administratives

Des victimes qui auraient pu et du être évitées si le gouvernement central et les autorités locales n'avaient pas fait preuve d'une certaine incurie et surtout d'un mépris total envers la population locale. En effet, devant la menace d'une nouvelle éruption, une délégation d'habitants du Carbet et du Morne-Rouge avait demandé aux autorités l'autorisation d'évacuer. Refus de ces dernières qui portent une lourde responsabilité dans l'augmentation du nombre des victimes. Jusqu'en 1905, la Montagne Pelée a continué à avoir des éruptions et à cracher des cendres sans toutefois faire de victimes. Depuis 1932, elle s'est complètement endormie, mais elle reste néanmoins sous étroite surveillance.

120 après, la ville du Morne-Rouge se souvient. Elle entend commémorer dignement cette tragédie et honorer la mémoire des victimes. A cette occasion, elle veut renouer avec la tradition du Pélérinage diocésain en ayant pour objectif de faire de  la ville un haut lieu de pélérinage catholique prisé des visiteurs. Une ville qui séduit par ses aspects historiques, cultuels, culturels et touristiques à la fois.

Temps fort cultuel et culturel

Ce temps fort religieux débutera par une messe suivie d'une procession dans les rues de la ville jusqu'à l'accès au Calvaire et à Lourdes. Temps cultuel rythmé par des chants de gospel et un concert spirituel. Les nombreux visiteurs attendus se verront proposer de nombreux espaces dédiés avec un marché de floralies, de produits agricoles et artisanaux émanant des acteurs économiques locaux, ainsi que des ventes -trottoirs de pacotilleuses et expositions.

Revivre également l'espace de cette journée les traditions culturelles d'antan avec notamment un retour à la musique traditionnelle car celle-ci symbolise ce besoin de repère et d'évasion qui caractérise aussi notre époque. Ainsi, la diffusion de musique ancienne égaiera toute la journée cette manifestation du souvenir. Une façon de recréer l'ambiance et se replonger dans la douce euphorie dans laquelle baignait la ville avant l'éruption.

Au total, ce sont 250 exposants qui ont répondu à l'appel des organisateurs et qui s'apprêtent à présenter les produits de la région péléenne. Une belle journée commémorative en perspective qui doit être vécue certes comme une célébration festive, mais aussi comme une piqûre de rappel historique et mémorielle car, pour paraphraser Albert Einstein "les amères  leçons du passé doivent être sans cesse réapprises".

E.B.

Ville du Morne-Rouge : 120 ans de la tragédie de la montagne Pelée

Mardi 30 août 2022

Informations et programme : Tél : 05 96 52 30 23

mairie@ville-mornerouge.fr