Le parti indépendantiste kanak UC-FLNKS et le parti wallisien l’Éveil océanien ont annoncé un rapprochement ce mercredi 22 juillet veille du renouvellement du bureau du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Une surprise selon la presse locale. Alors que les groupes politiques du Congrès de la Nouvelle-Calédonie devaient déposer leurs listes respectives ce mercredi, en vue du renouvellement du bureau du Congrès et de l’élection de son nouveau président, l’UC-FLNKS et Nationalistes (13 sièges) et l’Éveil océanien (3 élus non-inscrits) ont fait groupe commun, portant à 16 le nombre d’élus de leur groupe.
Additionné aux membres du groupe UNI (Union nationale pour l’indépendance, 12 membres) et à l’élue non-inscrite issue du Parti travailliste, les indépendantistes sont donc en majorité pour réélire un des leurs à la tête du Congrès, qui compte 54 sièges. À l’heure actuelle, les listes ne sont pas connues. Elles le seront ce jeudi matin et le renouvellement du bureau du Congrès calédonien promet d’être animé, le tout sur fond de campagne électorale référendaire. D’ores et déjà, Roch Wamytan pourrait se présenter une nouvelle fois et être réélu avec 29 voix.
« On est dans la continuité de ce qui s’est passé l’année dernière », a justifié Milakulo Tukumuli, fondateur et leader de l’Éveil Océanien. En effet, avec ses trois sièges au Congrès, le jeune parti wallisien avait fait élire l’indépendantiste Roch Wamytan (UC-FLNKS) à la tête du Congrès de l’archipel, après une entrée remarquée sur l’échiquier politique calédonien lors des provinciales de mai 2019. Il avait toutefois gardé ses distances avec le groupe indépendantiste.
Des « positions qui se radicalisent »
Par la suite, l’Éveil océanien avait fait liste commune avec les loyalistes de l’Avenir en confiance (AEC) pour permettre à Thierry Santa de présider le gouvernement collégial calédonien. Milakulo Tukumuli considère que « le pas qui a été fait l’année dernière n’est pas fini. Et aujourd’hui, il faut le finir ». Laissant planer un certain mystère, il poursuit : « Un pas à gauche concernant le Congrès, et un pas à droite concernant le gouvernement ».
Pour l’Éveil océanien, ce rapprochement permet surtout « d’intégrer l’ensemble des 13 commissions et la commission permanente » et vraisemblablement d’accéder à un des trois postes de vice-président du Congrès. En outre, Milakulo Tukumuli justifie ce choix de rapprochement avec l’UC-FLNKS en raison « des positions qui se radicalisent » du côté de l’AEC. « Certains membres de l’Avenir en confiance ont des propos qui sont déplacés envers l’Éveil océanien ».
Vers un président du gouvernement indépendantiste ?
« Ce nouveau groupe constitue un positionnement politique fort de la part de l’Éveil Océanien et affirme les orientations politiques de Milakulo Tukumuli en nous laissant présager de son projet d’avenir pour la Calédonie », a réagi l’AEC dans un communiqué. Philippe Michel, membre du parti loyaliste Calédonie ensemble, pointe « l’irresponsabilité » de l’AEC qui, « en tant que vainqueur des élections provinciales et dans un contexte de deuxième référendum, avait la responsabilité politique de consolider la majorité non indépendantiste en associant à l’exercice des responsabilités les autres mouvements ».
« La constitution d’un groupe officiel UC-FLNKS et Éveil océanien et le maintien du groupe UNI met en évidence une majorité indépendantiste de 29 élus » poursuit Philippe Michel qui présage « une majorité qui a la capacité de faire tomber le gouvernement et réélire un gouvernement avec pour la première fois depuis 30 ou 40 ans un président indépendantiste à sa tête ».
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