Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : Les indépendantistes cherchent un consensus

Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : Les indépendantistes cherchent un consensus

Les membres élus du gouvernement calédonien ©Congrès

Louis Mapou d’un côté, Samuel Hnepeune de l’autre : les groupes indépendantistes du gouvernement calédonien ne sont pas tombés d’accord sur une candidature commune pour la présidence du gouvernement. Chaque parti composant le FLNKS se sont réunis ce weekend, chacun de son côté, pour trouver un consensus attendu cette semaine. 

Mercredi 17 février, l’élection du président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avait été reportée faute de candidat commun entre les deux composantes indépendantistes de l’exécutif de l’archipel. Avec trois sièges au gouvernement, l’UC-FLNKS et Nationalistes et Éveil Océanien défendait la candidature de Samuel Hnepeune, tandis que l’UNI, avec également trois sièges, défendait celle de Louis Mapou.

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Pour rappel, l’égalité parfaite entre les indépendantistes au gouvernement avait été la surprise de l’élection de ses membres au Congrès. La liste UNI a bénéficié du suffrage de l’élue non inscrite du Parti travailliste, petite formation indépendantiste issue d’un syndicat, et d’un élu non indépendantiste jusqu’ici inconnu, ce qui lui a permis d’obtenir 3 ministres au lieu des deux attendus. Avec six membres au gouvernement sur onze, les indépendantistes sont majoritaires mais il leur faut une majorité de six voix autour d’un unique candidat pour prendre la présidence de l’exécutif.

Ce weekend, chaque parti composant le FLNKS s’est donc retrouvé, chacun de son côté, avec au cœur des discussions l’élection du président de la Nouvelle-Calédonie. Pour l’heure, aucun consensus ne semble s’être dégagé et les divergences entre les deux grandes mouvances indépendantistes kanak persistent. « Ça a été dur et ça va encore mouliner », a déclaré à l’AFP un dirigeant, tablant sur « un déblocage vers la fin de semaine ». Selon Nouvelle-Calédonie La 1ère, un accord pourrait être trouvé plus tôt, en début de semaine.

L’origine des divergences entre indépendantistes est notamment le choix de Samuel Hnepeune, jusqu’alors président du Medef, comme tête de liste UC-FLNKS-EO et candidat à la présidence, « pour rassurer et manager un gouvernement d’action », selon les termes du secrétaire général de l’UC, Pierre-Chanel Tutugoro. Prônant « une rupture avec les politiques partisanes dictées par le patronat et les multinationales », l’UNI entend barrer la route à Samuel Hnepeune, et soutient toujours la candidature de Louis Mapou, militant de la première heure de la cause kanak et actuel chef du groupe au Congrès.

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L’UC a dénoncé « des calculs politiciens et des coups politiques », entraînant la riposte de l’UNI, qui a taxé samedi son rival de « dénigrement et de propos mesquins » et a demandé un « report » du Congrès du FLNKS prévu le 27 février. « Nous risquons de payer quelque peu notre précipitation », a estimé Daniel Goa, président de l’UC, dans un registre plus rassembleur. « Nous sommes au pied du mur et il va nous falloir agir avec diligence et discernement », a-t-il poursuivi, soulignant notamment les inégalités sociales dans l’archipel.

Appelant à une « mobilisation collective » et à « la solidarité sans faille » des membres indépendantistes du gouvernement, Daniel Goa décrit une « tâche (…) immense » pour le prochain gouvernement calédonien avec, en ligne de mire, le brûlant dossier de la vente de l’usine de Vale. La Nouvelle-Calédonie doit aussi voter son budget au risque d’être mise en tutelle de l’État ou encore, préparer un éventuel 3ème référendum. Les membres indépendantistes du gouvernement et les chefs de groupes au Congrès devaient se réunir lundi dans la journée pour tenter de trouver un accord.