Le comité de pilotage du Fonds de transition énergétique (FTE) s’est réuni sous la présidence du Haut-commissaire de la République, Alexandre Rochatte, et du ministre de l’Économie en charge des énergies, Warren Dexter, pour valider la programmation des projets retenus pour l’année 2025.
Territoire insulaire vaste et dispersé, la Polynésie française fait face à des défis énergétiques structurels, en raison de réseaux électriques isolés, une forte dépendance aux importations d’hydrocarbures et des surcoûts logistiques importants.
Malgré ces contraintes, le territoire dispose d’atouts naturels majeurs pour accélérer sa transition énergétique, tels qu’un ensoleillement abondant, un potentiel hydraulique dans les îles hautes et des ressources thermiques marines encore peu exploitées.
Un fonds dédié à la décarbonation du territoire
Pour accompagner cette dynamique, l’État a mis en place un Fonds de transition énergétique (FTE) – également appelé « Fonds Macron » – exclusivement dédié à la Polynésie française. Doté de 7,16 milliards de francs Pacifique sur la période 2023 à 2026, ce dispositif soutient les investissements publics et privés participant activement à la transition énergétique.
Le fonds finance des projets structurants : production d’énergies renouvelables, hybridation de centrales thermiques, infrastructures de stockage et de transport d’énergie, ainsi que des solutions de chaleur renouvelable. Il s’inscrit dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2022-2030, qui fixe pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à 75 % de la production d’électricité d’ici 2030.
Bilan et impact du dispositif depuis 2023
Entre 2023 et 2025, 21 projets ont été financés sur l’ensemble des archipels, représentant plus de 4,7 milliards FCFP (39,4 millions d’euros) de subventions de l’État. Parmi les réalisations notables figurent la centrale hybride de Maiao, le réseau de distribution associé, le projet de station d’épuration “Baby STEP” à Teva i Uta, ou encore l’hybridation de la centrale thermique de Rangiroa. Ces investissements ont déjà permis : une hausse de 5,5 % de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité ; 815.000 tonnes de CO₂ évitées ; et 9,2 millions de litres de gasoil économisés chaque année.
Cinq nouveaux projets pour 2025
L’appel à projets 2025 a permis de sélectionner cinq nouveaux projets parmi huit dossiers déposés, pour un montant total d’aides de 1,8 milliard FCFP (15 millions d’euros) et 6,8 milliards FCFP (57 millions d’euros) d’investissements. Les projets retenus concernent l’hybridation de centrales thermiques sur les îles suivantes :
- Rangiroa (Tuamotu-Gambier) – Société d’électricité de Polynésie,
- Raiatea et Taha’a (Îles Sous-le-Vent) – Société publique locale Te uira api no te mau motu,
- Hiva Oa (Marquises) – Communauté des communes des Îles Marquises,
- Raivavae (Australes) – Société d’électricité de Tahiti.
Ces opérations permettront d’accroître la part des énergies renouvelables de plus de 2,8 %, d’éviter 406 000 tonnes de CO₂ et de réduire les importations d’environ 4,8 millions de litres de gazole par an. Le prochain appel à projets du FTE sera lancé avant la fin du premier trimestre 2026.