Référendum en Nouvelle-Calédonie : Le gouvernement « vigilant » face aux ingérences étrangères

Référendum en Nouvelle-Calédonie : Le gouvernement « vigilant » face aux ingérences étrangères

L'État est « vigilant » face aux risques de déstabilisation qui émaneraient de l'étranger lors du référendum d'indépendance prévu en Nouvelle-Calédonie le 12 décembre, a assuré mercredi le ministre des Outre-mer Sébasten Lecornu. 

Les ingérences « conventionnelles, classiques », sont « surveillées, documentées par les services de l’État compétents sur ce sujet », « avec deux vigilances particulières : le dossier du nickel, et les anti-vax qui peuvent faire l’objet de récupération ou d’instrumentalisation venues de l’étranger », a expliqué le ministre répondant à une question du sénateur PS de Charente-Maritime Mickaël Vallet.

Selon le ministre, « les circonstances ont bien changé depuis 1988 où les accords de Matignon-Oudinot s’étaient scellés dans une guerre froide qui, au fond, regardait peu le Pacifique sud ». « Le constat a d’autant plus changé que le corps électoral est restreint, que 9 000 voix d’écart entre le oui et le non lors du deuxième référendum (en 2020) rendent donc cette question des ingérences, des manipulations éventuelles, étrangères, étatiques mais aussi non-étatiques (entreprises, organisations non gouvernementales) particulièrement prégnante, et donc bien sûr nous sommes vigilants », a-t-il souligné.

« La vraie nouveauté pour ce référendum, ce sont bien sûr les réseaux sociaux et la surveillance du numérique », a ajouté le ministre. Le SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, NDLR) « s’est doté d’une cellule qui tentera de pister d’éventuelles manipulations numériques », et « on en tirera aussi des conclusions pour l’élection présidentielle », a aussi affirmé Sébastien Lecornu, précisant que « l’autorité judiciaire sur place à Nouméa sera amenée également à surveiller de près »

Le ministre a par ailleurs assuré que les préparatifs du référendum sur l’indépendance du 12 décembre se poursuivaient. Les indépendantistes du FLNKS ont appelé le 21 octobre à la « non-participation » au scrutin, demandant son report en 2022 à cause de l’épidémie de Covid-19. La préparation se poursuit, a souligné Sébastien Lecornu, « avec, bien sûr, une inconnue, même si nous la surveillons chaque jour, c’est la situation sanitaire (…). Nous serons amenés, sous l’autorité du Premier ministre, à établir aussi une situation sanitaire et la clarifier dans les semaines qui viendront ».

Interrogé ce matin sur franceinfo, le ministre des Outre-mer a insisté : « on ne change pas de date comme cela », évoquant des arguments « objectifs » tels que les « critères sanitaires ». « Il est trop tôt pour avoir une projection sanitaire fine » pour décider d’un report ou d’un maintien du référendum au 12 décembre, appelant les « familles indépendantistes à ne pas s’écarter de ce seul baromètre sanitaire ».

Avec AFP.