Le conseil des ministres de la Présidence de Polynésie, a acté ce mercredi la création d’un « comité des noms ma’ohi ». Sa mission : mener des études historiques, linguistiques, des missions de terrain ou des recherches d’archives pour corriger les « erreurs de transcription » dans la toponymie polynésienne. Seraient concernés les noms de rivière, de baies, de parcelles de terre ou de lieux-dits. Le gouvernement, très actif sur les questions de langue, veut aussi lancer l’année prochaine une version en reo du site juridique Lexpol. Précisions avec notre partenaire Radio 1.
« L’onomastique ». C’est le nom savant de l’étude des noms propres, à laquelle le gouvernement veut s’adonner au travers d’un nouvel organe consultatif. Le comité de noms ma’ohi dont la création a été actée en conseil des ministres mercredi, s’intéressera en fait surtout à la toponymie. Parcelles de terre, rivières, baies, récifs ou lieux-dits… « Force est de constater que beaucoup d’erreurs ont été commises sur la transcription des noms de lieux » sur toutes les îles du fenua, pointe l’exécutif. L’idée est donc de faire plancher ce comité sur de nouvelles « propositions de dénomination » fondée sur « des éléments historiques, linguistiques et culturels consensuels ».
Le comité doit être présidé par la ministre de la Culture – en l’occurrence la vice-présidente Eliane Tevahitua, à l’origine du projet – par le ministre des affaires foncières – Éliane Tevahitua a les deux portefeuilles -, ses services de tutelle, mais surtout des représentants des académies polynésiennes, des maires des communes concernées et de « personnalités qualifiées ». Un organe « pluridisciplinaire », donc, qui devra lancer des recherches « archivistiques et documentaires », mener des études linguistiques, ou recueillir des témoignages lors d’enquêtes de terrain. Un « programme détaillé » par thèmes, archipels, îles ou communes, sera arrêté lors de la première séance, pas encore datée, « afin que les travaux puissent être planifiés en amont ». Le comité a vocation à se réunir « au moins deux fois par an ».
Lexpol bientôt en reo Une version en langue tahitienne du site d’accès au droit de Polynésie française doit ouvrir « courant 2024 » a annoncé la présidence en Conseil des ministres. « La traduction des concepts juridiques sera au cœur du projet, avec la constitution préalable d’un référentiel juridique par un comité de juristes experts en reo mā’ohi, précise le gouvernement. Au fur et à mesure de la construction de ce référentiel, le périmètre du site Lexpol en reo mā’ohi pourra progressivement couvrir l’ensemble des réglementations ». Le Pays veut s’appuyer, dans cette construction, sur l’expérience de pays de la région « plus avancés » en matière de bilinguisme : le royaume de Tonga, le Vanuatu, ainsi que le parlement de Nouvelle-Zélande. |
Par Charlie René pour Radio 1