Polynésie : La grève générale est levée, l'obligation vaccinale maintenue

©Présidence de la Polynésie française

Polynésie : La grève générale est levée, l'obligation vaccinale maintenue

La grève générale en Polynésie est levée après la signature d'un protocole de fin de conflit entre l'intersyndicale et le gouvernement polynésien qui entérine des avancées sociales mais maintient l'obligation vaccinale, a constaté un journaliste de l'AFP lundi soir (mardi matin à Paris).

L'intersyndicale à l'origine du mouvement de grève, entamé mercredi, protestait contre l'obligation vaccinale et pour l'instauration de mesures sociales anti-Covid. Le président Édouard Fritch a refusé lundi d'abroger la loi sur l'obligation vaccinale, votée en août par l'assemblée locale. « Je ne pouvais retirer cette loi (…) indispensable pour les deux mois à venir » a justifié le chef de l’exécutif polynésien. 

A partir du 23 décembre, elle contraindra à la vaccination toutes les personnes qui travaillent au contact du public. Le montant de l'amende encourue en cas de refus de la vaccination a cependant été divisé par deux. Celle-ci était déjà passée de 1 466 euros à 670 euros. L'opposition à la vaccination reste importante : seuls 59% des Polynésiens sont vaccinés en dépit d'une saturation des hôpitaux et de plus de 500 décès en août-septembre.

Mais après une trentaine d'heures de négociations en huit jours, les quatre syndicats locaux ont obtenu une augmentation de 2% du salaire minimum dès le mois de décembre, qui passera ainsi à un peu plus de 1 300 euros. Entre 16 000 et 17 000 personnes sont susceptibles d’être impactées par cette hausse du salaire minimum, précise le gouvernement local, qui a aussi accepté le principe d'un « fonds d'aide aux salariés ayant perdu leur emploi » à partir de janvier 2023. Une demande récurrente des syndicats dans cette collectivité ultramarine dépourvue de caisse de chômage.

Le point le plus discuté a été la représentation du gouvernement au sein de la CPS, la Sécurité sociale locale. Le gouvernement souhaitait y être mieux représenté : il a rappelé que la Polynésie française avait dû contribuer à son financement à plusieurs reprises ces derniers mois. Le déficit chronique de cette caisse, qui gère à la fois le système polynésien de santé et de retraites, a encore été accentué par l'épidémie de Covid.

Le gouvernement local disposera finalement de cinq sièges dans le conseil d'administration de la CPS, comme les représentants patronaux et les syndicats. Mais les délibérations devront être votées aux trois quarts des voix, ce qui contraindra gouvernement et employeurs à prendre en compte la position des syndicats.

La grève générale avait surtout été suivie dans les entreprises qui avaient des revendications internes, comme l'OPT (postes), EDT (électricité) et Vini (téléphonie). Mais elle a été très peu suivie dans l'éducation et l'administration locale. L'aéroport de Raiatea, dans les îles Sous-le-Vent, a été paralysé plusieurs jours par la grève des pompiers et des ralentissements ont été observés au port de Papeete.

Avec AFP.