Paris 2024 : L'épreuve de surf va pouvoir être maintenue à Teahupo'o, les travaux débuteront lundi assure le président de la Polynésie

©Capture - Vaihere Nauta / TNTV

Paris 2024 : L'épreuve de surf va pouvoir être maintenue à Teahupo'o, les travaux débuteront lundi assure le président de la Polynésie

Cinq heures de dialogue ont été nécessaires, dimanche après-midi à Tahiti, pour une accalmie. Une association et un surfeur local ont maintenu une position ferme, mais la plupart des autres militants ont reconnu les efforts du Pays et se sont déclarés en faveur des Jeux. Explications de notre partenaire TNTV.

« La position actuelle c’est qu’on ne veut aucune nouvelle fondation » a rappelé sur TNTV la présidente de Vai ara o Teahupoo, Cindy Otcenasek, association locale restée ferme sur sa position. La tour en aluminium a été réduite en taille et en poids par rapport au projet initial, mais les techniciens estiment néanmoins que de nouveaux forages dans le corail sont nécessaires.

D’autres militants et associations ont reconnu les « efforts » du gouvernement pour préserver l’environnement. « On ne peut plus faire marche arrière, on fait les Jeux, il faut qu’on tāhō’ē (s’unisse, ndlr) » a déclaré pendant la réunion Annick Paofai, présidente de l’Association de défense du Fenua Aihere, zone entre Teahupo’o et Tautira, sur la Presqu’île de Tahiti, dépourvue de route et préservée de l’urbanisation.

« La première étape doit démarrer dès demain, c’est le balisage et on le confie à deux personnes dont la connaissance du site ne peut être mise en doute : Moana David et Pascal Luciani » a annoncé le président polynésien Moetai Brotherson. Il s’est réjoui d’avoir obtenu le soutien « unanime de tous les maires, de la fédération de surf et même des associations, à part une, et d’un surfeur, qui pense représenter la communauté des surfeurs ».

Lorenzo Avvenenti, surfeur local vivement opposé à la nouvelle tour des juges et présent à cette réunion, a affirmé que « les plus grands noms du surf comme Kelly Slater, Gabriel Medina, Felipe Toledo, ou Carissa Moore ont signé la pétition contre les fondations et la tour en aluminium ». Moetai Brotherson a cependant estimé qu’ils l’avaient signée sans disposer des « bonnes informations ». Il a présenté un calendrier de travaux qui doit aboutir à une tour fonctionnelle le 13 mai, quelques jours avant l’étape du tour mondial de la World Surf League. Cette compétition fera figure de test avant l’épreuve des Jeux Olympiques de juillet. 

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Il a également annoncé que le refus de la tour mettrait en péril l’organisation de l’épreuve annuelle de la WSL. Et ferait perdre beaucoup d’argent au Pays pour les Jeux. « Si on ne fait pas les JO, ils iront à Hossegor, à Lacanau, peu importe, mais du fait des conventions, on devra quand même, nous, financer des JO qui ne se tiendront pas chez nous : à ce jour, le Pays, sur des deniers publics, a engagé 3,5 milliards entre les aménagements de la nouvelle marina, la tour, le domaine Rose, la passerelle et j’en passe. 1,1 milliard a été inscrit au prochain budget pour tenir nos engagements » a rappelé le président. « Dans l’absolu s’il n’y avait pas les JO, vous pensez bien que j’aurais préféré faire des logements sociaux ou des écoles » a-t-il glissé.

Au terme de près de cinq heures de réunion, les derniers intervenants ont paru accepter la tenue des JO. Ils ont toutefois demandé d’associer plus étroitement les associations à la supervision des travaux. Avant de se séparer, ils ont entonné tous ensemble un chant fédérateur en se tenant les mains : ‘A tu’u mai i te here, « mettez de l’amour ». 

Pour rappel, la semaine dernière, la Fédération internationale de surf (ISA) et la World Surf League (WSL) ont fait part de leurs inquiétudes sur cette nouvelle tour des juges qui, bien qu’allégée, continue de concentrer les clivages, à un peu plus de huit mois des épreuves de surf des JO de Paris 2024. Vendredi, la Surfrider Foundation « soutenir » les opposants à la nouvelle tour « pour garantir l’intégrité environnementale des récifs de Teahupo’o », et demandé au COJO et aux élus locaux « d’explorer d’autres solutions, y compris d’autres sites de compétition ».

Mike Leyral pour TNTV