Au quartier Val d’Or, la nouvelle bergerie inaugurée au mois de mai dernier marque une étape décisive pour l’élevage et la recherche agricole en Martinique. Financée à hauteur de 1,2 million d’euros par la CTM et les fonds européens Feader, cette structure peut accueillir jusqu’à 200 moutons et se veut à la fois un lieu d’élevage sécurisé et un site d’expérimentation agricole. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.

Pour limiter les intrusions et les vols, le site a été équipé de caméras de surveillance. Un choix contraint par les nombreuses pertes subies ces dernières années, comme le rappelle Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM : « Je suis extrêmement touché et profondément marqué par le nombre de vols de moutons dans le secteur. On est passé de 200 moutons à 50. Il a fallu investir dans la sécurisation, installer des caméras et réorganiser le site. C’est regrettable d’en arriver là, mais nécessaire pour protéger ce projet ».

Une nouvelle méthodologie

Au-delà de la sécurité, la bergerie de Sainte-Anne représente un véritable laboratoire pour l’avenir de l’agriculture locale. Le conseiller exécutif en charge de l’agriculture, Nicaise Monrose insiste sur l’importance stratégique du site : « Ce n’est pas seulement une bergerie que nous visitons, mais un outil de préparation à une autre agriculture : plus agro-écologique, avec une meilleure maîtrise technique, que nous pourrons partager avec les agriculteurs ».

Un avis partagé par Jean-Michel Mac, ingénieur agronome et responsable technique du SEA : « Nous mettons en place des processus respectueux de la production et des écosystèmes. L’idée est de proposer aux éleveurs et producteurs des pratiques saines pour nourrir la Martinique. Certes, les quantités produites sont moindres que dans l’agriculture conventionnelle, mais elles ouvrent la voie à une agriculture diversifiée, plus humaine et plus durable ».

En parallèle des expérimentations sur l’élevage, le site servira aussi à tester de nouvelles pratiques dans les filières fruits et légumes, avec l’ambition de renforcer la résilience et la diversification agricole du territoire.

RCI Martinique