Pacifique : Cyclone Kévin et séisme, le Vanuatu en état d’urgence pour une période de six mois

©Facebok / Jean-Baptiste Jeangène Vilmer

Pacifique : Cyclone Kévin et séisme, le Vanuatu en état d’urgence pour une période de six mois

Dure loi des séries pour l’État insulaire du Vanuatu, proche voisin de la Nouvelle-Calédonie. Après avoir subi les assauts du cyclone Judy en milieu de semaine, le pays a été secoué par un séisme alors qu’il est balayé par un second cyclone ce vendredi. L'état d'urgence a été déclaré pour une période de six mois.

Le séisme s'est produit à 18h04 GMT, à 10 kilomètres de profondeur sous la mer, au large de la grande île d'Espiritu Santo et à 82 kilomètres au sud-ouest du village de Port-Olry, selon l'Institut américain de géophysique (USGS). Il a été suivi par une réplique de magnitude 5,4. Le Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC), basé à Hawaii, a assuré qu'il n'y avait pas d'alerte au tsunami après la première secousse.

Mais le Vanuatu est aussi balayé par le cyclone Kevin, poussant les autorités à déclarer l'état d'urgence, a rapporté à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Joe Harry Karu. Aucune victime n'a pour l'heure été signalée, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Croix-Rouge du Pacifique, Soneel Ram. Suite aux dégâts causés par le cyclone Judy, cet état d'urgence est décrété au Vanuatu pour une période de six mois, a précisé l'ambassadeur de France au Vanuatu. « Les dégâts pourraient être aggravés par le passage en ce moment même du cyclone Kevin, au moins aussi puissant », a-t-il ajouté. 

Des pluies torrentielles

Lorsque le séisme a frappé le Vanuatu vendredi, les habitants étaient terrés chez eux pendant que les vents violents du cyclone arrachaient les toits des bâtiments et déracinaient les arbres. Deux jours auparavant, le cyclone Judy avait déjà balayé le Vanuatu avec des vents atteignant 200 km/h. Des pluies torrentielles ont inondé les routes de l'île, où l'électricité et les communications sont toujours en partie coupées.

Dickinson Tevi, secrétaire général de la Croix-Rouge de Vanuatu, a évoqué la probabilité de dégâts importants. « Les gens sur [Espiritu] Santo ont ressenti le tremblement de terre, mais n'ont pas pu sortir pour évaluer les dégâts à cause des vents violents », a-t-il déclaré à l'AFP depuis la capitale Port-Vila. « Ils m'ont dit qu'ils n'avaient pas bien dormi car le séisme est survenu alors qu'ils avaient déjà été réveillés par le cyclone ».

Des habitants privés d'électricité

Dickinson Tevi a précisé que certaines parties de Port-Vila sont privées d'électricité depuis deux jours. « Une fois que les vents seront tombés, nous évaluerons la situation, mais il est probable qu'il y ait des dégâts importants, le cyclone Judy ayant déjà endommagé de nombreuses structures ». La Nouvelle-Calédonie a également été mise en alerte cyclonique au passage des deux cyclones, qui ont transité par l’ouest et le nord des îles Loyauté. 

Une secousse de magnitude 7 avait été détectée au large du Vanuatu début janvier, selon l'USGS, déclenchant cette fois une alerte au tsunami dans la région. Le Vanuatu, qui fait partie de la « ceinture de feu » du Pacifique, où entrent en collision les plaques tectoniques, connaît une fréquente activité sismique et volcanique. L'île est classée parmi les pays les plus exposés aux catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les tempêtes, les inondations et les tsunamis, selon le rapport annuel sur les risques mondiaux.

Actuellement en Nouvelle-Calédonie, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, est attendu sur place samedi matin. Une visite prévue avant ces événements climatiques et naturels. Il doit notamment s’entretenir avec le Premier ministre vanuatais Ishmael Kalsakau, son ministre des Affaires étrangères Jotham Napat et son homologue Claude Emelee. Une rencontre est prévue avec la communauté française du Vanuatu, ancien territoire franco-britannique. L'objectif de cette visite est de renforcer la stratégie indopacifique française. 

À la demande du Vanuatu, les forces armées en Nouvelle-Calédonie ont été déployés sur place, en premier lieu pour un vol de surveillance permettant d'évaluer les dégâts. La France est le premier État a s'être rendu sur place. 

Avec AFP.