Nouvelle-Calédonie : Une reprise économique au premier trimestre 2022 dans un contexte d’inflation selon l’IEOM

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Nouvelle-Calédonie : Une reprise économique au premier trimestre 2022 dans un contexte d’inflation selon l’IEOM

L’institut d’Émissions d’Outre-Mer (IEOM) a publié son rapport sur la conjoncture économique de la Nouvelle-Calédonie au premier trimestre 2022, soulignant une amélioration du climat des affaires renouvelée, des statistiques témoins en hausse, mais des freins qui se montrent également plus résistants, notamment dans le secteur du Nickel.


L’Indicateur du Climat des Affaires (ICA), représentation de l’opinion des chefs d’entreprise interrogés sur la conjoncture économique, montre une hausse 8,4 points pour le premier trimestre 2022, établissant un score de 109,2 points, un niveau nettement au-dessus de la moyenne de longue période observée depuis 2012. Une continuation de l’amélioration donc, puisqu’elle fait suite à celle, encore plus marquée, du trimestre précédent, de 10,5 pts.

L’IEOM explique cette évolution par l’amélioration de la situation sanitaire, la forte hausse des cours du nickel et la meilleure visibilité sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l’issue du troisième référendum d’autodétermination.

En parallèle, d’autres facteurs confirment la reprise de l’économie calédonienne, tels que les données de consommation ou les projets d’investissements, entre autres.

Cependant, l’Institut souligne la présence de freins importants, notamment pour les entreprises du secteur du nickel qui ne peuvent profiter de cette amélioration du climat des affaires en raison de contraintes locales, que sont les intempéries, des problèmes sociaux ou encore des difficultés d’approvisionnements énergétiques.
Or, l’année 2022 est également le marqueur d’un contexte inflationniste particulièrement fort suite à la crise Russo-Ukrainienne, caractérisé par de fortes tensions sur les matières premières ainsi que sur les filières d’approvisionnement, auxquels la Nouvelle-Calédonie ne fait pas exception.

Dans les prochains mois, les entreprises calédoniennes devront procéder au remboursement des dettes accumulées pendant la crise sanitaire, dans un contexte de hausse du coût des intrants, de réforme fiscale territoriale, et de négociations quant à l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, tout cela dans un contexte de renforcement des tensions de trésorerie, puisque si 9 % des entreprises interrogées déclarent bénéficier d’une amélioration de leur trésorerie, plus de la moitié d’entre elles subissent une dégradation.

Enfin, 25 % des entreprises interrogées craignent une défaillance au cours des 12 prochains mois, avec des taux proches de 50 % dans le secteur du tourisme et de l’agriculture, pêche et aquaculture. Une situation qui pourrait s’aggraver avec la hausse des prix et l’érosion potentielle des marges des entreprises.

 

Damien CHAILLOT