Le président de la République Emmanuel Macron a reçu mardi après-midi sept élus de Nouvelle-Calédonie, indépendantistes et non indépendantistes, venus à Paris discuter des conséquences du prochain référendum d'auto-détermination et surtout de sa date.
A l'issue d'une semaine de discussions avec le gouvernement, « le président de la République a souhaité pouvoir entendre les représentants calédoniens, saluer la qualité des échanges et les encourager à poursuivre ce dialogue de fond pour préparer le troisième référendum que le gouvernement a la charge d'organiser. Il recevra ainsi ce mardi 1er juin à 16H00 une délégation d'élus calédoniens, membres du groupe Leprédour présents à ces négociations, en présence du ministre des Outre-mer » Sébastien Lecornu, a détaillé l'Elysée.
Jusqu'au dernier instant, la possibilité d'une intervention du président Macron pour conclure la semaine de travail au ministère des Outre-mer est restée suspendue à la bonne marche des discussions entre indépendantistes et loyalistes. Les deux parties sont à Paris à l'invitation du Premier ministre Jean Castex pour travailler sur un document fourni par l'État sur ce qu'il fallait envisager concrètement pour l'après référendum, qu'il aboutisse sur le maintien ou non de l'archipel dans le giron français.
Jacques Lalié, président de la province des Îles, Roch Wamytan, président du Congrès, Daniel Goa, président de l’Union calédonienne, Sonia Backès, présidente de la province Sud, et les députés UDI Philippe Gomes et Philippe Dunoyer, sont les sept élus calédoniens s’étant entretenus ce mardi avec Emmanuel Macron. Après l'Élysée, les élus calédoniens se sont retrouvés une nouvelle fois au Ministère des Outre-mer afin de poursuivre les discussions sur le calendrier de sortie de l'accord de Nouméa et la date du troisième référendum.
La question de la date de ce référendum, que le gouvernement doit trancher avant la fin juin, reste une pierre d'achoppement pour les deux parties. Les indépendantistes n'en veulent pas avant septembre 2022 alors que les non indépendantistes le réclament « au plus vite ». « Nous souhaitons dégager l'horizon des Calédoniens et que cette dernière consultation de l'accord de Nouméa puisse être organisée le plus rapidement possible », indique ainsi Virginie Ruffenach, cheffe du groupe loyaliste Avenir en Confiance au Congrès.
Le Sénateur loyaliste Pierre Frogier (LR) a d'ailleurs mis la pression sur le gouvernement dès le premier jour en déclarant qu'il ne participerait pas aux discussions si le gouvernement ne définissait pas une date. « Dans la mesure où ce référendum n'a pas lieu le plus tôt possible, c'est-à-dire avant l'échéance présidentielle, cela voudra dire que ce gouvernement aura basculé dans le camp des indépendantistes », a-t-il insisté.
Car l'Union calédonienne, une des deux branches du FLNKS, demande que cette consultation ait lieu en octobre 2022, après la présidentielle. « Il faut se laisser le temps de partager, de travailler sur le document » remis par le gouvernement, explique Gilbert Tyuienon, le vice-président de l'UC. En début de soirée ce mardi, le ministre des Outre-mer a indiqué qu’une annonce sera faite ce mercredi, à l’issue du Conseil des ministres.
Avec AFP.