Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls à Ouvea, l’île où « tout a commencé »

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Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls à Ouvea, l’île où « tout a commencé »

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est rendu samedi, au premier jour de sa visite en Nouvelle-Calédonie, sur l’île d’Ouvea, afin de saluer la mémoire des victimes de l’assaut sanglant de la grotte, en 1988.

Arrivé samedi matin dans l’archipel, profondément divisé et meurtri par les émeutes de 2024, pour tenter de faire avancer les discussions sur l’avenir institutionnel, l’ancien Premier ministre a été accueilli sous les huées par des militants loyalistes, avant de rendre plusieurs hommages symboliques.

Après des hommages aux morts pour la France et au jeune gendarme Nicolas Molinari, tué le 15 mai 2024, Manuel Valls s’est rendu au Sénat coutumier en fin de matinée puis, en début d’après-midi, à l’aire coutumière d’Ouvéa pour présenter un geste coutumier. Il a ensuite honoré la mémoire des gendarmes décédés lors de la prise d’otages d’Ouvea en 1988, puis celle des 19 Kanak morts lors de l’assaut militaire de la grotte qui s’en est suivi.

Ce déplacement a été marqué par l’absence du député non indépendantiste de la circonscription, Nicolas Metzdorf, qui n’avait pu se rendre dans les îles Loyauté, majoritairement indépendantistes, lors de la campagne des élections législatives. Bien que les Loyauté avaient été épargnées par les violences, le niveau de tension était alors particulièrement élevé, seulement quelques semaines après le début de l’insurrection le 13 mai 2024.

« C’est ici que tout a commencé, les accords de Matignon-Oudinot qui ont conduit à l’Accord de Nouméa. Aujourd’hui, nous arrivons à la finalité de toute chose : la sortie de l’Accord de Nouméa et nous voulons trouver un chemin de paix et de partage », a déclaré lors de la coutume Barthélémy Abeda, représentant la chefferie de Saint-Joseph, dans le nord de l’île. Le coutumier a également appelé le ministre à donner du sens à la devise calédonienne, « Terre de paroles, terre de partage », adoptée par l’archipel en 2008.

« Il faut toujours se rappeler de cette période, pour ouvrir d’autres chapitres. Ces moments sont importants et ils restent très présents encore », a expliqué Manuel Valls au sujet de sa venue à Ouvéa, en insistant à de nombreuses reprises sur l’importance du dialogue. Dans les prochains jours, il se rendra également sur les tombes de l’ex-leader loyaliste Jacques Lafleur et de l’indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou, signataires en 1998 des accords de Matignon.

Manuel Valls a déclaré à la presse qu’il allait très prochainement « faire beaucoup d’annonces sur le plan économique », tout en rappelant lors des échanges coutumiers : « le sang a de nouveau coulé en Nouvelle-Calédonie à partir du 13 mai dernier. Cela doit s’arrêter. Pour cela, il faut revenir aux racines, aux esprits que vous portez, à la longue histoire et la grande culture que le peuple Kanak incarne ».

Ce dimanche, le ministre des Outre-mer, de retour à Nouméa, a consacré sa matinée aux dégâts des émeutes de mai dernier, notamment au centre commercial Kenu-in, avant de prendre la route dans l'après-midi, direction Moindou et Boulouparis pour visiter une exploitation agricole et une ferme photovoltaïque, a détaillé notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

Avec AFP