Nouvelle-Calédonie : L’Union progressiste en Mélanie suspend sa participation au FLNKS

Victor Tutugoro, cadre de l'UMP, lors de réunions à Paris avec le gouvernement, en 2023 ©Outremers360

Nouvelle-Calédonie : L’Union progressiste en Mélanie suspend sa participation au FLNKS

L’Union progressiste en Mélanésie (UPM), un des partis politiques membres du FLNKS, a pris la décision de « suspendre toute participation de l’UPM au fonctionnement du FLNKS » jusqu’au 9 novembre, date de son propre congrès. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes. 

La scission entre les partis indépendantistes était déjà bien entamée. L’absence de l’UPM et du Palika lors du 43e congrès du Front de libération nationale kanak et socialiste* fin août-début septembre a porté un nouveau coup à l’union des partis indépendantistes. Le divorce se poursuit.

L’UPM, dont le comité central s’est réuni ce samedi 7 septembre, a pris la décision de se désolidariser du FLNKS, au moins jusqu’au 9 novembre, date de son propre congrès. « Le comité central décide de suspendre toute participation de l’UPM au fonctionnement du FLNKS », écrivent Patrick Nicar, le secrétaire général, et Stéphane Akaro, secrétaire général adjoint, dans un communiqué.

Fidélité au symbole de la poignée de main

Plusieurs raisons sont invoquées. Il est question, entre autres, du maintien du congrès du FLNKS « malgré l’absence de deux de ses composantes majeures » ou encore la nomination de Christian Téin, leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), entité créée par l’Union calédonienne, décrit par l’UPM comme « responsable des événements survenus depuis le 13 mai. » 

Christian Téin est toujours en détention provisoire à Mulhouse dans l’attente de son procès. Il est mis en examen notamment pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.

L’UPM tient à « réaffirmer sa fidélité à la symbolique de la poignée de main du 26 juin 1988 et à la nécessité d’une clarification stratégique au sein du FLNKS, pour parvenir à la souveraineté de notre pays ». Le parti affirme « ne pas se reconnaître dans les actions commises depuis le 13 mai ». Et souligne avoir « à plusieurs reprises demandé la mise en œuvre des conditions nécessaires à la tenue d’un débat serein et apaisé sur le fonctionnement du FLNKS. »

Les Nouvelles Calédoniennes

*Créé en 1984, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) est un rassemblement de partis indépendantistes de l’archipel. Il est composé par l’Union calédonienne, autonomiste jusqu’aux années 70 puis indépendantiste sous l’impulsion de Jean-Marie Tjibaou ; par le Parti de Libération Kanak (Palika) ; l’Union progressiste en Mélanésie ; et le Rassemblement démocratique océanien (RDO).

Si les composantes du FLNKS sont soudées lors des référendums de 2018 à 2021, et autour du projet d’accession à l’autodétermination de l’archipel calédonien, le Front affiche souvent des divergences sur la méthode, ou encore la vision économique, politique et institutionnelle. Au Congrès, le FLNKS se divise en deux groupes distincts : l’UC-FLNKS et Nationalistes composé par l’UC et le RDO d’un côté, et l’Union nationale pour l’Indépendance (UNI) avec le Palika et l’UPM de l’autre.

Les divisions, plus ou moins importantes, ont toujours émaillé l’histoire du FLNKS, et la crise majeure que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis le 13 mai crée une nouvelle brèche au sein du Front.