Alors que la crise du nickel traverse une crise sans précédent et que les difficultés économiques s’accumulent, les membres non-indépendantistes du gouvernement Thierry Santa, Christopher Gygès, Isabelle Champmoreau et Yoann Lecourieux ont dévoilé les contours de leur « plan de relance » qui « ne peut plus attendre » et doit être « débattu au plus vite » tant il y a urgence. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
« Nous n’arrivons pas dans le mur, nous y sommes. Nous voulons donc des réponses très rapides », annonce d’emblée Christopher Gygès qui, avec les autres membres loyalistes du gouvernement (Isabelle Champmoreau, Thierry Santa et Yoann Lecourieux), a présenté, ce lundi à la presse, un plan de relance économique « d’ampleur ».
Une feuille de route, dont les propositions « méritent encore d’être améliorées, complétées et demandent à être débattues », mais qui doit être portée « collectivement » : à savoir par l’ensemble de l’exécutif, l’État, les collectivités (provinces et communes) et les différents partenaires sociaux. Et ce, en lançant donc une « mission d’urgence économique » au plus vite, « sous 15 jours ».
« La situation ne peut plus attendre »
Objectif : impulser « une prise de conscience globale sur la situation calédonienne ne peut attendre, ni les prochaines élections, ni les prochaines échéances institutionnelles. Ce plan doit donc être travaillé de manière concertée et positive entre les différents responsables politiques », résume Yoann Lecourieux. Car selon ces élus non-indépendantistes, alors que le pays traverse une crise du nickel sans précédent avec des milliers d’emplois en jeu, « l’état d’urgence économique et social » doit être déclaré.
Le plan repose ainsi sur quatre piliers : la signature, en mars, du pacte du nickel pour que l’État puisse venir au secours de la filière ; « l’arrêt immédiat » de toutes les réformes qui « pèsent sur les Calédoniens et pénalisent les entreprises » ; une simplification des procédures administratives comme c’était le cas lors de la pandémie de Covid ; et enfin, un plan de relance économique « fort et immédiat ».
Accélérer la politique des grands travaux
Ce dernier prendrait la forme d’un « pacte de croissance », à travers des mesures de soutien au pouvoir d’achat pour stimuler la consommation (baisse des prix des droits de douane, du coût du transport, baisse des charges sociales pour revaloriser les salaires, etc.), à travers la diversification économique et le soutien aux entreprises et, enfin, à travers l’investissement par la relance de grands travaux.
Des chantiers dont certains sont déjà prévus (notamment grâce aux contrats de développement) mais « à accélérer » comme le doublement de la voie jusqu’à Tontouta, la création d’un terminal pour les gros paquebots de croisière ou encore la construction d’une station de transfert d’énergie par pompage qui vise à améliorer la compétitivité énergétique de la filière nickel. Autant d’opérations (le document en liste seize) qui ont donc vocation à soutenir le secteur du BTP.
Réduire de 2,5 milliards les dépenses
En parallèle, ces membres du gouvernement proposent un plan de réduction des dépenses, dont les mesures permettraient d’économiser près de 2,5 milliards de francs. Ce volet comprend une participation de l’assuré de 100 francs par boîte de médicament, une baisse de 10 % des prises en charges de la Cafat (soit 30 % au lieu de 40 % actuellement) pour les frais de santé de base, dits « petit risque » (consultation chez le médecin, etc.), davantage de contrôle des fraudes ou encore moins de remboursement des arrêts maladies (dits jours de carence).
Anthony Tejero pour Les Nouvelles Calédoniennes