Le Palika, l'une des principales composantes du FLNKS, réclame un nouveau référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie d'ici 2024, ne reconnaissant pas la validité de celui du 12 décembre dernier, a annoncé le parti indépendantiste réuni en congrès.
« On n'a pas validé le référendum (du 12 décembre 2021) qui n'a pas de fondement dans le cadre d'un processus de décolonisation puisque le peuple kanak, peuple colonisé, n'a pas participé », a déclaré à l'AFP Charles Washetine, porte-parole du Palika. « Nous souhaitons désormais faire aboutir le processus de l'accord de Nouméa (1998) au cours de cette mandature avec l'organisation d'ici 2024 d'un autre référendum d'autodétermination », a également déclaré Charles Washetine, appelant à l'ouverture de négociations avec l'État « dès le mois prochain ».
Le Palika, a précisé son porte-parole, entend placer le scrutin sous la supervision des Nations unies et le soumettre à la même restriction du corps électoral, que celle appliquée aux trois référendums précédents en 2018, 2020 et 2021.Ces positions ont été prises lors du congrès, ce week-end dans le nord de l'archipel, du Palika, formation à laquelle appartient l'actuel président du gouvernement collégial local, Louis Mapou, ainsi que le président de la province nord, Paul Néaoutyine.
Il s'agissait du premier congrès indépendantiste depuis le troisième référendum sur l'indépendance de décembre, auquel les indépendantistes n'ont pas voulu prendre part car ils en demandaient le report, en raison de l'épidémie de Covid-19. Les loyalistes ont remporté une victoire écrasante (96,5%) mais le scrutin a été marqué par une faible participation (43,9%). En juin dernier à Paris, avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, un calendrier, que le FLNKS n'a pas entériné, prévoyait une période de transition de 18 mois avant un référendum de projet d'ici juin 2023.
Objectif : siéger à l’Assemblée nationale
Lors de ce congrès, le Palika a également « donné pour consigne à ses militants de voter au premier tour de la présidentielle pour les candidatures de gauche » et a annoncé qu'il participera dans le cadre du FLNKS aux élections législatives. « L'Assemblée nationale pourrait nous servir de tribune », a fait valoir Charles Washetine. L'Union Calédonienne, l'autre locomotive de la coalition indépendantiste, tient pour sa part un congrès mi-avril avant un congrès début mai du FLNKS, qui arrêtera « la stratégie de négociations avec l'État ».
Réunie au format comité directeur samedi, l’Union calédonienne a aussi fait savoir, par la voix de son président Daniel Goa, sa mobilisation pour les prochaines législatives afin de « poursuivre cette stratégie de conquête institutionnelle ». « Il y va de notre représentativité au niveau national, qui est cruciale pour défendre notre revendication au plus haut niveau dans la période de transition souveraine qui s’annonce ». À l’instar de son partenaire le Palika, l’Union calédonienne se positionne pour « un référendum de souveraineté et d’émancipation », plutôt qu’un « référendum de projet ».
Avec AFP.