Le patron de l’Union calédonienne, Daniel Goa, a évoqué la possibilité pour le plus ancien parti politique de l’archipel, d’obédience indépendantiste, de se présenter aux élections législatives 2022. « Il y va de notre représentativité au niveau national ».
« Pour poursuivre cette stratégie de conquête institutionnelle, nous irons très certainement aux législatives, car il y va de notre représentativité au niveau national, qui est cruciale pour défendre notre revendication au plus haut niveau dans la période de transition souveraine qui s’annonce » a expliqué Daniel Goa, selon les propos recueillis par Les Nouvelles Calédoniennes. Le parti s’est réuni ce samedi en comité directeur à Bourail.
Daniel Goa entend surfer sur une « avancée majeure de nos positions indépendantistes » au sein des institutions calédoniennes. Depuis 2019, le Congrès est présidé par l’indépendantiste Roch Wamytan. L’institution délibérative calédonienne est par ailleurs composée de 27 élus indépendantistes répartis en trois groupes (FLNKS, UNI et non-inscrits) sur 54 élus. Surtout, les indépendantistes ont réussi, en 2021, à prendre la présidence du gouvernement collégial calédonien, une première depuis l’accord de Nouméa.
Si l’Union calédonienne présente un voire deux candidats aux prochaines législatives, ce ne sera pas la première qu’un parti indépendantiste participe à cette échéance. En 2017, Louis Mapou, actuel président du gouvernement, et Charles Washetine s’étaient présentés sous l’étiquette UNI. Mais faute de soutien de l’Union calédonienne notamment, les deux candidats ont échoué à se faire élire. Louis Mapou s’était néanmoins qualifié au second tour avec un score honorable.
Ce samedi, Daniel Goa a également évoqué l’actualité politique calédonienne, entre le référendum de décembre dernier, dont le résultat n’est toujours pas reconnu par les indépendantistes, les prochaines échéances nationales et la période de transition post-Accord de Nouméa qui doit déboucher sur un référendum de projet en juin 2023. « Le parti est agité en ce moment, comme toujours, lors de grands moments lorsque le pays s’apprête à changer de modèle de société » a concédé Daniel Goa.
« Les structures de l’Union calédonienne doivent définir une stratégie pour prendre une part active à la phase de transition pour mener le pays à la pleine souveraineté », a-t-il également déclaré, assurant que les indépendantistes de l’UC « ne discuteron(t) pas d’un référendum de projet ». « Nous nous préparons à un référendum de souveraineté et d’émancipation », a insisté Daniel Goa.
Outre « l’accession à la pleine et entière souveraineté », l’UC reste également focalisée sur le corps électoral : « Changer, ajuster, transformer ou modifier le corps électoral, donc toucher au contour du peuple calédonien serait une très grave erreur politique et chacun devra assumer les conséquences et les responsabilités », a-t-il prévenu, fustigeant les « 41 000 Français venus s’installer en toute connaissance de cause ».