Nouvelle-Calédonie: Les chantiers de la réinsertion se met en place en Province Nord

©Capture Caledonia.nc

Nouvelle-Calédonie: Les chantiers de la réinsertion se met en place en Province Nord

L'Association Calédonienne pour le Travail et l'Insertion Vers l'Emploi (ACTIVE), aide plus de 200 jeunes chaque année dans un processus de réinsertion dans la vie active, grâce à différents chantiers sur le territoire. Jusqu'ici focalisés sur la Province Sud, ces chantiers de réinsertion s'étendent aujourd'hui vers le Nord. Focus grâce au reportage de nos partenaires de Caledonia.nc.

Grâce à l'apport et à la demande du Fonds Nickel, les perspectives de chantiers de réinsertion se sont ouvertes en Province Nord, avec une première itération à Canala, sur la mine Bogota. L'association intervient sur de nombreux chantiers, dans le BTP principalement, mais aussi dans la revégétalisation des anciennes mines, à l'image de celui qui va se terminer cette semaine à la mine Orpheline à Canala.

Six jeunes participent à ce chantier depuis 8 mois, 3300 pieds ont d'ores et déjà plantés, 4000 de plus prévus dans les mois à venir, le tout suivi par le Fonds Nickel, en accord avec les coutumiers et sur la base du volontariat des participants. La plupart, en dehors du monde de l'emploi, peuvent ainsi connaître une première expérience professionnelle et entamer une démarche de retour à la vie active.

Gilbert Montlahuc, responsable des Chantier d'Insertion en Province Sud (CIPS), était l'invité de Caledonia.nc afin d'évoquer l'ouverture des chantiers de réinsertion en Province Nord. « C'est suite à la demande du Fonds-Nickel qu'on est intervenu dans la région de Canala, sur la mine Bogota, avec des jeunes de Gélima. Active est une association qui fait des prestations pour les institutions, on est spécialisé dans l'insertion, donc pourquoi pas aller travailler vers le Nord, jusqu'à présent, on est resté dans le sud, mais on n'est pas du tout figé pour travailler exclusivement dans le Sud ».

Si l'association existe depuis les années 90, la situation financière précaire de la Nouvelle-Calédonie et les récentes décisions budgétaires annonçant une baisse des budgets alloués aux associations, faute de moyen, pourrait rendre la tâche d'Active difficile. « C'est sûr que les dernières années ont été difficiles, c'est forcément lié à la conjoncture. On travaille beaucoup dans le milieu du bâtiment, qui est un secteur sérieusement touché par la crise, forcément ça se ressent au niveau des chantiers. Maintenant, 2021 sera peut-être un peu meilleur selon les prévisions. On est vraiment tributaires de l’état financier du pays ».

Dans ce contexte, les chantiers de revégétalisation présentent une belle opportunité de diversification et de nouveaux chantiers afin de poursuivre le travail social de l'association. « C'est sûr qu'il y a un gros besoin de réhabilitation de toutes les anciennes mines, le reboisement est aussi très important, donc on se dirige le plus possible vers des activités de ce type, ça permet aussi de diversifier les activités. On a des actions avec la Province Sud et depuis l'année dernière avec le Fonds Nickel ».

Un cercle vertueux pour le travail de l'association qui génère de la réinsertion professionnelle, du lien social, du vivre-ensemble, et un travail environnemental en faveur du territoire. « Tout démarre d'une demande des coutumiers, on ne fait rien sans leur avis et leur approbation. Jusqu'à présent, et cela fait une dizaine d'années que je travaille sur les chantiers d'insertions, les jeunes sont là sur la base du volontariat et très franchement, c'est toujours des retours positifs et de beaux échanges ».

Damien Chaillot