Plus de dix mois après la crise insurrectionnelle de mai 2024, le secteur touristique calédonien traverse une période critique. Selon les derniers chiffres publiés par l’ISEE, la fréquentation a atteint un niveau historiquement bas au premier trimestre 2025, avec seulement 9 670 touristes recensés. Cela représente une baisse de 62 % par rapport à l’an dernier. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
La clientèle étrangère est la plus touchée, avec une diminution de près de 80 % en un an. Elle ne représente plus que 25 % des visiteurs, l’un des pires résultats observés depuis trente ans, hors période Covid.
Face à cette situation, Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de l’attractivité au micro de Caledonia, refuse d'y voir une fatalité : « On part de loin mais on n’est pas dans un fatalisme. Au contraire, on va à la rencontre des acteurs touristiques privés pour connaître leurs problématiques, c’est bien l’objet de ces rencontres que je tiendrais également en Province Nord et en Province des Îles. En tout cas, je n’aurais aucune fatalité sur le secteur touristique, qui était la deuxième activité de la Nouvelle-Calédonie ».
Le membre du gouvernement mise notamment sur la clientèle australienne pour relancer la dynamique. « Je crois beaucoup à la destination australienne, les Australiens ont un fort pouvoir d’achat, et il faut qu’on mette le paquet, si je peux m’exprimer ainsi, sur la destination Australie pour qu’on puisse augmenter fortement la population de touristes australiens sur le territoire. Donc cela veut dire renforcer la promotion internationale sur place ».
En attendant une éventuelle reprise, la fréquentation repose aujourd’hui surtout sur les visiteurs venus de France et de Wallis-et-Futuna, qui représentent 63 % du total, principalement pour des raisons familiales ou professionnelles. Le secteur de la croisière contribue également à maintenir un certain niveau d’activité, avec 34 paquebots accueillis et environ 100.000 passagers au premier trimestre.
L’un des enjeux des prochains mois sera de restaurer l’image de sécurité du territoire, encore fragilisée par les violences et l’instabilité liées à la crise insurrectionnelle de 2024.