Nouvelle-Calédonie : Le territoire s’ouvre aux professionnels de santé étrangers

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Nouvelle-Calédonie : Le territoire s’ouvre aux professionnels de santé étrangers

Face à la durable problématique de la désertification médicale du territoire, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a voté à l’unanimité un projet de loi du Pays permettant le recrutement de professionnels de santé étrangers, ce jeudi 20 juillet 2023. Focus avec le reportage de nos partenaires de CALEDONIA.
 

Dans un contexte de désertification médicale de plus en plus accentuée et ressentie en Nouvelle-Calédonie, après une première ouverture aux médecins francophones, mais diplômé en France, une nouvelle étape est franchie ce 20 juillet 2023 avec l’ouverture actée du territoire aux professionnels de Santé étrangers, sous réserve d’acceptation par une commission d’approbation.

Yannick Slamet, membre du gouvernement en charge de la Santé, revient sur les mesures en place et l’ouverture du territoire aux professionnels étrangers, au micro de Caledonia : « Dans la réglementation actuelle, pour faire simple, on ne peut recruter que des médecins venant de l’Hexagone, avec des diplômes français. Il se trouve que dans l’Hexagone, ce personnel-là est déjà en manque au niveau du continent, et naturellement par ricochet la Nouvelle-Calédonie est également concernée, ce qui fait qu’il y a des déserts médicaux en Nouvelle-Calédonie (...) Ce texte va surtout permettre de déroger à ce qui doit se faire aujourd’hui. Il y a deux choses. La première partie, ce sont les médecins étrangers qui peuvent venir, à condition qu’ils soient francophones, mais avec des diplômes français. Après, il y a la dérogation qui va concerner jusqu’au 31 décembre 2026, ce sont les médecins étrangers, sous condition d’une commission d’approbation ».

La mesure, nécessaire, reste insuffisante face au réel problème structurel su système de Santé Calédonien, affirme en contrepartie Philippe Dunoyer, membre du Congrès du groupe Calédonie-Ensemble : « C’est effectivement une solution intéressante, elle est déjà expérimentée depuis 3 ans environ aux Antilles et on s’en est beaucoup inspiré, donc pourquoi pas. Il y aura probablement, grâce à la suppression de la condition de nationalité, mais toujours bien sur le respect des conditions de diplôme et l’exigence que les personnes soient francophones et maîtrises les systèmes de mesures, on aura certainement des médecins, des infirmiers, des kinés, qui nous manquent. Ça ne va pas suffire à combler la totalité du déficit, mais surtout, ce qu’il faut bien qu’on intègre, c’est que ce n’est qu’une petite solution à un problème, à l’intérieur d’un gigantesque sujet qui est celui de trouver un mécanisme de pérennisation de notre système de Santé. Son déséquilibre structurel m’amène ça considérer que même si, bien sûr, il faut voter ce type de mesures, le plus important, c’est de rendre le territoire attractif pour que les professionnels s’y installent, et pour qu’il soit attractif, il faut que notre système de Santé soit pérennisé ».

Damien CHAILLOT