Nouvelle-Calédonie : Le  seul caisson hyperbare à l'arrêt faute de personnel disponible depuis les émeutes

©CHU Nice (Illustration)

Nouvelle-Calédonie : Le seul caisson hyperbare à l'arrêt faute de personnel disponible depuis les émeutes

Depuis le mois de juillet 2024, le seul caisson hyperbare de Nouvelle-Calédonie, essentiel au traitement d'accidents graves comme les accidents de plongée ou les intoxications au monoxyde de carbone, est hors service en raison d'un manque de personnel qualifié. Ce problème résulte de la réaffectation du personnel hyperbare vers d'autres services après les récentes émeutes ayant secoué le territoire. Focus grâce au reportage de nos partenaires de CALEDONIA.

Le Médipôle de Koutio, où est situé ce caisson hyperbare, a annoncé en juillet 2024 qu'il ne disposait plus de soignants disponibles pour assurer le fonctionnement de ce service. Dans un communiqué, l'établissement déclarait : « Je vous informe de notre incapacité à disposer de ressources médicales pour l’activité du caisson hyperbare sur la période d’août à septembre ».

Le caisson, unique sur le territoire, est crucial pour le traitement de diverses pathologies. Au micro de CALEDONIA, Claude Maillaud, médecin généraliste spécialisé en médecine de plongée, explique : « Le modèle qu’on a permet de gérer les accidents de plongée, les embolies gazeuses, les infections graves comme les gangrènes gazeuses, et les intoxications par le monoxyde de carbone. Je vous ai cité les principales, celles qui sont urgentes, mais il y a également d’autres indications. Ce caisson hyperbare, lorsqu’il n’est pas en service, il fait défaut ».

Cette interruption du service affecte non seulement la santé publique mais aussi certains acteurs économiques, à l’image de la SCADEM, une entreprise spécialisée dans les travaux sous-marins, en charge de la maintenance du caisson hyperbare.

Jean-Pierre Garceran, gérant de la SCADEM et directeur technique du caisson, précise : « Nous, on a un caisson hyperbare de sauvegarde, basé à Prony, mais s’il y a complication, il faut absolument qu’on amène le plongeur accidenté à ce caisson thérapeutique, avec la présence d’un médecin. Donc il y a plein de choses qu’on ne fait plus maintenant, parce que les médecins hyperbares ont été réorientés sur d’autres activités de médecine ».

En attendant la réaffectation de personnel médical compétent, une partie des activités de plongée se poursuivent, notamment en loisir, mais elles nécessitent une vigilance accrue et le strict respect des consignes de sécurité, car en cas d'accident, le recours au caisson hyperbare reste impossible. 

Damien Chaillot