Nouvelle-Calédonie : Le Medef NC s’insurge contre une proposition de réforme fiscale proposée par l’Éveil Océanien

Nouvelle-Calédonie : Le Medef NC s’insurge contre une proposition de réforme fiscale proposée par l’Éveil Océanien

L’organisation interpatronale, le Medef-NC, a annoncé son retrait de sa participation au Comité de suivi de la réforme fiscale. Une décision prise pour exprimer sa colère et son incompréhension à la suite d’un dépôt de proposition de loi de L’Éveil Océanien, qui préconise une hausse des cotisations patronales. Le point grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.

Avec des dettes évaluées à 30 milliards de Fcfp (250 millions d’euros) et un déficit structurel de 15 milliards de Fcfp par an (125 millions d’euros), le Ruamm continue d’être au cœur de nombreux échanges et discordes quant à la résolution de sa situation. 

La polémique vient aujourd’hui de la confrontation entre l’Éveil Océanien, dépositaire d’une proposition de loi visant à trouver 17 milliards FCFP (142,5 millions d’euros), notamment par une augmentation marquée des charges patronales, afin de trouver les fonds nécessaires au système de santé calédonien. Une proposition qui a suscité l’ire du Medef-NC qui s’est immédiatement retiré de la table des négociations. L’interpatronale était en conférence de presse ce jeudi pour expliquer leur décision, et les risques que représentent la proposition de l’Éveil Océanien.

Yannick Couet, Directeur de la Chambre d’agriculture NC détaille la menace qui plane sur les secteurs de l’agriculture et de la pêche avec ce texte au micro de CALEDONIA : « Le surcoût par salarié et par an, c’est au minimum 500 000 Fcfp (4 192 euros) par salarié pour des gens payés au salaire minimum. Donc, clairement, c’est insupportable pour ces secteurs déjà fortement fragilisés. On peut penser que les agriculteurs et les pécheurs vont réduire la voilure en limitant le nombre de salariés, et donc c’est des gens qui vont se retrouver sans travail (…) donc une baisse des cotisants salariés ».

Même son de cloche pour Elizabeth Rivière, Présidente de la chambre des métiers et de l’artisanat NC : « Nos artisans ne pourraient plus assumer l’ensemble de leurs charges sur leur RUAMM, puisque ces charges passeraient de 7 % à 13,5 %, elles seraient donc doublées. On sait bien que dans l’artisanat, on a 36 % des artisans qui ont un revenu inférieur au salaire minimum ».

Une proposition qui a donc suscité de très vives réactions de la part de nombreux secteurs professionnels, qui, unis sous la bannière du Medef-NC, proposent une solution à l’exacte opposée, comme en témoigne Mimsy Daly, présidente de l’interpatronale : « Nos propositions vont plutôt vers un allègement significatif des charges qui pèsent sur le travail au bénéfice des rémunérations des salariés. Ce projet, c’est tout l’inverse, il s’attaque à des salaires bas, aux retraités, il s’attaque à des secteurs qui sont déjà fragiles, l’hôtellerie, les employés de maison, et on ne comprend absolument pas cette logique ».

Damien Chaillot