Nouvelle-Calédonie : L’autorité de la concurrence rend son rapport sur la formation des prix, 30% plus chers que dans l’Hexagone

Nouvelle-Calédonie : L’autorité de la concurrence rend son rapport sur la formation des prix, 30% plus chers que dans l’Hexagone

Après un an d’enquête sur le terrain, l’Autorité de la Concurrence en Nouvelle-Calédonie (ACNC) a finalement rendu son avis ce lundi 28 décembre. Avec pour objectif de détailler le mécanisme aboutissant au prix final d’un produit sur le territoire, ce document de 150 pages traite l’ensemble de la chaîne de formation des tarifications.

La problématique de la vie chère est loin d’être étrangère en Nouvelle-Calédonie. Régulièrement pointée du doigt par ses habitants, l’ACNC entendait dresser un rapport complet, présentant ainsi au gouvernement une véritable cartographie complète de la formation des prix. Il est vrai que l’écart de prix moyen entre la Nouvelle-Calédonie et la France hexagonale, estimé à 33 % en 2015 et monte jusqu’à 73,4 % s’agissant des produits alimentaires. Un niveau largement supérieur à tous les autres départements d’outre-mer.

À l’issue d’un an de travail, trois axes majeurs émergent du travail de l’ACNC. De prime abord, la situation générale de la Nouvelle-Calédonie. Le caractère insulaire de l’île, ses facteurs géographiques et démographiques, ou encore la faible concurrence des marchés, ne peuvent qu’impacter à la hausse le coût de la vie des habitants du Caillou.

Ensuite, l’étude détaillée de l’ensemble de la chaîne, structure des coûts et des profits des opérateurs, afin d’identifier leur impact sur le prix final d’un produit, fixé par le distributeur. Enfin, l’ACNC dresse une liste de 18 recommandations afin d’améliorer la situation de certains marchés du territoire. Des recommandations qui peuvent aller de la régulation au renforcement de l’ouverture à la concurrence.

L’Autorité de la Concurrence présentera au cours des prochaines semaines différents documents infographiques afin de vulgariser le résultat de leurs observations, actuellement regroupées dans un document très technique destiné au gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

Le rapport entend rapidement déconstruire l’idée de la « vie chère », puisque dans la réalité, seuls les ménages les plus modestes y sont sujets, les ménages les plus aisés n’allouant finalement qu’une faible part de leurs revenus aux produits de grande consommation. Dans ce cadre, une problématique de justice sociale peut être invoquée, laquelle peut justifier des interventions des pouvoirs publics, notamment autour du revenu, selon le bilan de l’Autorité.

Le rapport précise, dans sa version résumée, que si certains facteurs seront toujours responsables de prix plus élevés qu’en Hexagone, il existe certains facteurs réglementaires et comportementaux sur lesquels il serait possible d’agir afin de diminuer cet écart.

Parmi les facteurs initiaux bien connus en Nouvelle-Calédonie, la dépendance des distributeurs du territoire à une chaîne logistique d’importation composés de plusieurs intermédiaires ou opérateurs, renchérit à elle seule les prix d’achat des produits de grande consommation d’au moins 30 % à 50 %.

Damien Chaillot