La Société le Nickel, filiale d’Eramet en Nouvelle-Calédonie, a engagé une procédure préventive de règlement amiable de ses difficultés alors que le premier employé privé de l’île risque la faillite.
« La SLN a déposé le 2 septembre une requête auprès du président du tribunal du commerce afin qu’un mandataire ad hoc soit nommé pour l’accompagner », a indiqué la direction dans une note adressée à ses 2063 salariés.
« Il est encore temps de le faire parce que la SLN n’est pas encore en cessation de paiement. C’est une décision responsable qui est prise par la société », a-t-elle également indiqué alors que l’entreprise a enregistré en 2019 son huitième exercice déficitaire d’affilée, avec une perte de 9,6 milliards CFP (80 millions euros).
En juillet dernier, le directeur Colin McGibbon avait averti qu’il serait « dans l’obligation de mettre en œuvre les procédures de prévention, si la situation ne s’éclaircissait pas d’ici la fin de l’année ». La procédure engagée vise à rechercher des solutions amiables avec les créanciers et les partenaires de la société « afin de lui assurer un avenir rentable et pérenne ».
L’accumulation de pertes va conduire à l’épuisement total en février 2021 d’un prêt de trésorerie de 525 millions d’euros accordé en 2016 par la maison mère Eramet et par l’État. Opérateur historique du nickel calédonien, la SLN, qui détient plusieurs sites d’extraction et une usine métallurgique à Nouméa, a indiqué « avoir besoin de trésorerie alors qu’elle est frappée de plein fouet par la crise économique ».
Souffrant de coûts de production élevés, des cours erratiques du nickel et de conflits sociaux sur ses mines, l’industriel a mis en œuvre un plan de sauvetage en 2019. Articulé autour d’une amélioration de la compétitivité, d’une réduction du coût de l’énergie et d’une augmentation des exportations de minerai en parallèle à la production de nickel raffiné, il n’a pas apporté tous les résultats escomptés.
Avec AFP.