Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a acté ce mardi l’augmentation de la taxe de Contribution Calédonienne de Solidarité (CSS), avec l’objectif d’injecter les plus-values générées directement dans le Régime Unifié d'Assurance Maladie et Maternité (Ruamm), pour soutenir le système de Santé calédonien en difficulté. Le point grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA présents sur place.

Une augmentation notable, puisque la CSS liée aux revenus passe de 1,3 % à 2 %, celle liée aux placements, à l’épargne et au patrimoine, de 2,6 à 4 %, et ce à compter du 1er juillet 2022. Cette augmentation des taxes est annoncée comme une mesure nécessaire face à la difficile situation économique du territoire et du Ruamm, qui fait face à des risques de défaut de paiement. Une mesure « d’urgence » selon les élus.

Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement, expliquait la volonté derrière la loi au micro de nos confrères de CALEDONIA : « Le texte de la CSS il est parallèle à la délibération liée à la modification de la libération 425 sur le fonctionnement des hôpitaux et le financement des hôpitaux en particulier. Ce que je propose, c’est d’augmenter la part de la Nouvelle-Calédonie par la CSS, pour pouvoir alimenter les hôpitaux ».

Si la Nouvelle-Calédonie se retrouve « au pied du mur » en raison de sa situation financière complexe, supporté par un récent prêt contracté auprès de l’Agence Française de Développement (AFD), l’augmentation de la CSS comme seul levier ne permet pas de s’assurer de son efficacité à long terme, selon Philippe Blaise, membre de l’intergroupe Les Loyalistes : « Tout le monde est conscient qu’il faut trouver des nouvelles ressources pour financer le système de santé. Le seul problème, c’est que ce qu’on nous propose en augmentant la CSS, c’est seulement d’augmenter les taxes, et en face il n’y a pas de contrôle des dépenses, il n’y a pas de plan de sauvetage durable de notre système de Santé. Donc on voit que la Nouvelle-Calédonie est en difficulté, on voit que le gouvernement est en difficulté, et on n’a pas les réponses, on n’a pas la vision, on n’a pas de perspective avec ce gouvernement-là ».

Damien Chaillot