Nouvelle-Calédonie : La feuille de route économique du gouvernement à la veille de l'élection de son président

Nouvelle-Calédonie : La feuille de route économique du gouvernement à la veille de l'élection de son président

Le 17e gouvernement de Nouvelle-Calédonie doit élire demain, jeudi 8 juillet, son nouveau président et vice-président. L'occasion de revenir sur la traditionnelle feuille de route de l'exécutif, transmise d'un gouvernement à l'autre pour assurer la continuité du développement et des lignes directrices de la politique territoriale.

Le 16e gouvernement Calédonien, chargé des affaires courantes et présidé par Thierry Santa, laissera demain sa place au 17e gouvernement, revenant très certainement à Louis Mapou de l'Union Nationale pour l'Indépendance (UNI), après que les deux groupes indépendantistes, Union Calédonienne (UC) et UNI, aient fini par trouver un terrain d'entente après 5 mois de gouvernement de transition limité aux affaires courantes.

Le « gouvernement Santa » a ainsi, comme le veut la tradition, laissé une feuille de route à l'intention de ses successeurs. Trois axes majeurs sont cités comme prioritaires : la conception d'un modèle économique viable, solidaire et durable, l'amélioration des conditions de vie matérielles et humaines des Calédoniens, et enfin, renforcer la politique environnementale du territoire. Afin de réussir à mettre en place la poursuite de ces objectifs, le 16e gouvernement propose 4 plans de travail qui en permettront l'accomplissement.

Le premier, la réduction des dépenses publiques et la création de nouvelles recettes fiscales. Un plan d'action qui pourrait se concrétiser par la restructuration de l'organigramme des directions de la fonction publique, la réduction des effectifs avec pour objectif le maintien de son niveau d'efficacité, ou encore une meilleure taxation des travailleurs étrangers et des salariés entrant ou sortant de la Nouvelle-Calédonie.

Le second, l'axe de la relance économique. Pour ce faire, la piste de l'utilisation du Fonds d'Investissement et d'Aménagement du territoire (FIA-NC), qui permettrait le lancement d'une politique de grands travaux supportée par la dépense publique, bénéficiant ainsi au secteur du BTP particulièrement touché en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs années. La relance de la consommation est également évoquée, notamment en soutenant la production locale, tout en révisant à la baisse le taux de cotisations sociales pour améliorer le pouvoir d'achat des Calédoniens.

Le troisième, la planification des développements de schémas sectoriels, en axant celles-ci sur les secteurs porteurs et essentiels pour l'avenir du territoire. L'économie solidaire y est mentionnée comme un axe majeur puisque permettant un développement fort des communes et des tribus et la réduction des inégalités sociales. Le nickel reste bien évidemment une clé dans le domaine de la croissance économique, dans un contexte mondial de développement des véhicules électriques pour lesquels la demande en nickel est particulièrement importante.

Enfin, le dernier axe évoqué est celui d'une meilleure efficacité des politiques publiques. Selon les membres du 16e gouvernement, une problématique récurrente des politiques publiques demeure leur manque d'efficacité dans le temps. Pour solution, proposition est faite de la création d'un Institut de la stratégie et de la prospective de la Nouvelle-Calédonie. Une institution qui aurait pour mission de récolter et d'analyser les données relatives aux politiques publiques par le réseau de d'observatoires structurels, mais aussi de coordonner l'évaluation de ces politiques en analysant leur adéquation avec le schéma d'aménagement NC 2025.

Cette feuille de route ainsi présentée permettra au 17e gouvernement d'obtenir une base de travail en cohérence avec les politiques menées jusqu'alors, et il leur reviendra de décider de sa mise en application au cours des prochaines années.

Damien Chaillot