Nouvelle-Calédonie : La Déclaration de Vemööre, engagement historique pour la protection de la biodiversité dans le Pacifique

Nouvelle-Calédonie : La Déclaration de Vemööre, engagement historique pour la protection de la biodiversité dans le Pacifique

©Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

La 10ème Conférence du Pacifique insulaire sur la conservation de la nature et les aires protégées, dont la Nouvelle-Calédonie est l’hôte cette année, mais tenue principalement en visioconférence en raison de la crise sanitaire, a vu l’adoption ce jeudi 26 novembre de la Déclaration de Vemööre, décrétant l’état d’urgence pour la protection de la biodiversité. Cette déclaration acte un engagement historique des 13 territoires du Pacifique insulaire et des recommandations destinées aux leaders du globe.

Le texte voté à l’unanimité par les membres de la Table ronde des îles du Pacifique et les ministres de l’environnement des pays partenaires, est un véritable protocole autour de 21 axes de travail. Assortis d’engagements propres à certains territoires qui seront annexés au texte, le document couvre un vaste champ d’action, tel que la volonté de renforcer l’orientation vers une pêche durable, la réduction de l’importation de plastiques et acter l’interdiction d’utilisation de plastique à usage unique, l’établissement de nouvelles aires maritimes ou terrestres protégées, l’accélération des partenariats et programmes de coopération régionaux, ou encore de l’appui sur les populations locales pour définir et mettre en œuvre les actions de conservation, dans le respect des cultures.

« Nous, représentants et représentantes des gouvernements de 13 États et territoires du Pacifique insulaire, nos pays partenaires, et les dirigeants et dirigeantes d’organisations de 11 membres de la Table ronde océanienne pour la conservation de la nature, rassemblés dans le cadre de la 10e Conférence du Pacifique insulaire sur la conservation de la nature et sur les aires protégées, déclarons l’urgence de la crise mondiale de la biodiversité et que les actions porteuses de changements soient mises en œuvre sans délais. Cette crise représente une menace pour l’existence de notre océan Pacifique, de nos îles et de nos peuples ».

L’entame de la Déclaration de Vemööre, lue par Jean-Pierre Djaïwé, membre du gouvernement en charge des questions environnementales de Nouvelle-Calédonie, est solennelle et souligne la gravité de la situation. Ce texte historique pour la région servira de cadre pour les politiques locales du Pacifique insulaire, et sera mis en avant dans toutes les négociations internationales autour de la biodiversité prévues en 2021, notamment au Congrès mondial de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) à Marseille et la COP 15 prévue à Kunming en Chine.

Suivi par plus de 1800 personnes depuis la plateforme virtuelle, la 10e Conférence du Pacifique insulaire a suscité l’intérêt et la volonté de nombreux acteurs, un fait souligné par Jean-Pierre Djaïwé : « Ce qu’il faut en retenir, c’est la participation et l’inclusion de tous les acteurs concernés : la jeunesse, les gestionnaires, la recherche, les organismes régionaux, les partenaires de développement, les coutumiers, les ONG, les responsables politiques (…) C’est ensemble que nous atteindrons les objectifs de conservation que nous nous sommes fixés et c’est ensemble que nous ferons entendre au monde la voix du Pacifique ».

Mise à jour des cadres régionaux

Le Cadre 2014-2020 pour la conservation de la nature et les aires protégées dans la région du Pacifique insulaire, mis à jour pour l’échéance 2021-2025, présente quelques changements de fonds. S’il reste dans une lignée similaire, les pays et partenaires de la Conférence ont fait la demande d’étoffer les 6 pistes d’action stratégique qu’il contient par des exemples concrets de mise en pratique, relevant des stratégies les plus efficientes expérimentées dans les différents territoires.

La Nouvelle-Calédonie, hôte de l’événement, s’est engagée lors de la conférence sur trois axes de travail. L’augmentation de la biodiversité dans l’espace agricole par le développement de l’agroforesterie, la protection des ressources en eau et la réduction des pollutions diffuses, et la conservation des espèces migratrices dont les oiseaux, les tortures et les mammifères marins.

Damien Chaillot