À la veille du 55e congrès du parti indépendantiste, organisé ce week-end à Canala, celui qui en est le président depuis novembre 2012 annonce qu’il ne se représentera pas. À l’occasion du renouvellement de son bureau, l’Union calédonienne entend accorder une plus grande place à la jeunesse. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
C’est une page importante de l’histoire de l’Union calédonienne qui devrait se tourner, ce week-end, lors du 55e congrès du parti organisé à la tribu de Mia, à Canala. Daniel Goa, élu président de l’UC le 18 novembre 2012 et reconduit dans ses fonctions chaque année depuis, a décidé de passer la main. « Je céderai ma place. Ça fait déjà plusieurs années que je souhaite le faire », indique le responsable politique indépendantiste, qui a fait ses premiers pas au sein de l’Union calédonienne au début des années 1990.
« Repolitiser » la jeunesse
Avec le renouvellement annuel du bureau (huit membres) prévu au terme de ce congrès, les cadres du parti veulent en profiter pour « s’ouvrir à la jeunesse », souligne Daniel Goa, aujourd’hui âgé de 71 ans. Une réponse aux violences survenues le 13 mai, auxquelles une partie de la jeunesse indépendantiste a pris part.
« On a compris le message qui nous a été adressé, et le rajeunissement va s’opérer », poursuit le futur ex-président de l’UC. C’est aussi une tentative de raccrocher des jeunes militants qui se sont détournés de l’action politique et ont semblé, ces derniers mois, ne plus répondre à la parole des représentants des partis traditionnels. « Le travail d’éducation politique de nos jeunes a été délaissé, on paie cette carence », constate Daniel Goa. Cette démarche de « repolitisation » des jeunes sera au cœur d’un des trois ateliers au programme du congrès de l’Union calédonienne.
L’autre sujet central sera, sans surprise, la reprise des discussions sur l’avenir institutionnel. L’UC entend mener les négociations sous la bannière du FLNKS, seul organe « légitime » pour représenter « les indépendantistes », juge Daniel Goa. Et le retrait du Palika et de l’UPM ne constitue pas, selon lui, un frein. « Nous n’avons pas de conflit, ils peuvent revenir quand ils le décident. S’ils préfèrent parler en leur nom, ils ont le droit, mais notre porte ne sera jamais fermée. »
Un « projet commun »
En dehors du format, le congrès de ce week-end a pour ambition de définir un « objectif » et un « calendrier » des discussions. Pour le président de l’Union calédonienne, l’accès à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie reste la seule option. Mais les moyens d’y parvenir doivent être définis. Il pourrait s’agir d’un accord entre les partenaires afin d’élaborer un « projet commun ».
« On confronte nos points de vue et on trouve une porte de sortie », explique Daniel Goa. Un projet qu’il faudrait construire au cours d’une « période de transition » dont la durée reste à fixer. « Nous n’avons pas besoin de nous presser. S’il faut prendre vingt ans pour y arriver, c’est comme ça, tant qu’on a identifié le travail à accomplir ». Daniel Goa prononcera ce qui devrait être son dernier discours en tant que président de l’Union calédonienne, ce vendredi 22 novembre, en ouverture du congrès.
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes