Le syndicat s’inquiète des conséquences de la mise en sommeil du complexe de Koniambo sur les entreprises qui dépendent de l’activité nickel dans la région. Il formule plusieurs revendications à l’adresse des pouvoirs publics, entre aide de l’État, ouverture temporaire des exportations et plan d’investissements. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
L’annonce brutale d’une mise en sommeil de l’usine KNS n’est pas abordée avec fatalité du côté de l’Usoenc. « À aucun moment nous n’envisageons la fermeture d’une seule usine en Nouvelle-Calédonie, on est dans un objectif optimiste », assure Jean-Marc Burette, secrétaire général du syndicat. Pas question pour autant de tomber dans une posture « attentiste ».
Le syndicat veut réagir vite. Car si les 1 300 salariés de Koniambo sont assurés d’un maintien de leur emploi pour les six prochains mois, « qu’en est-il des emplois indirects ? », interrogent les représentants des trois usines, qui ont réuni la presse ce lundi 19 février au siège de l’Usoenc, à Ducos. Les sous-traitants verront leurs contrats suspendus à la fin du mois.
Quant aux professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et l’ensemble des entreprises dépendantes, de près ou de loin, du secteur du nickel, ils s’apprêtent à traverser des jours difficiles. « C’est toute une économie qui est mise à mal et, aujourd’hui, cette question n’est pas traitée », poursuit Jean-Marc Burette.
Les aides calédoniennes « ne suffiront pas »
Les représentants de l’Usoenc ont donc établi une liste de revendications et de mesures d’urgence pour permettre à ces différents acteurs économiques de tenir le coup le temps qu’un repreneur soit trouvé. En premier lieu, « nous souhaitons que soit dégagée une enveloppe budgétaire pour sauver ces entreprises en difficulté », expose Alexis Falematagia, chef de section du Soenc Nickel.
Une « liste exhaustive » des aides disponibles a été demandée par le syndicat, sur lesquelles il faudra instaurer « des critères précis et justes en fonction du niveau de dépendance de chaque entreprise ». Mais les syndicalistes le savent : les soutiens financiers proposés par les collectivités calédoniennes « ne suffiront pas ». « Nous allons avoir besoin d’un financement de l’État et qu’il transpose à la Nouvelle-Calédonie les aides apportées aux entreprises françaises en difficulté », sollicite Alexis Falematagia.
Autre solution, à étendre aux trois usines calédoniennes : « revoir le code minier de 2009 sur les ressources géographiques métallurgiques » afin de favoriser temporairement les exportations « sous certaines conditions » de minerai brut. Un sujet qui divise et fait l’objet d’âpres négociations dans le cadre de la signature du pacte nickel. Enfin, l’Usoenc appelle au déploiement d’un « plan d’investissements clair et constant » pour maintenir en bon état les infrastructures et « atteindre la capacité de production nominale des trois usines ».
Des revendications « pragmatiques » que le syndicat entend porter devant les membres de la cellule de suivi et d’accompagnement mise en place par le gouvernement en soutien aux salariés et aux entreprises touchés par la mise en sommeil de KNS. Le comité de pilotage s’est réuni une première fois mardi dernier et doit se retrouver à nouveau ce mardi 20 janvier. « On veut être un acteur important pour sortir de cette situation. »
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes