Médias : Un appel à candidatures va être lancé pour reprendre La Dépêche de Tahiti

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Médias : Un appel à candidatures va être lancé pour reprendre La Dépêche de Tahiti

L’actuel propriétaire du titre de presse, paru une dernière fois vendredi dernier, a annoncé un appel à candidatures pour reprendre ce média quotidien âgé de 58 ans, et dont la liquidation a été annoncée la semaine dernière.

« Un appel à candidatures va être publié demain ou après-demain pour que les personnes qui souhaitent reprendre puissent manifester leur intérêt » a déclaré l’actuel propriétaire du quotidien polynésien Dominique Auroy. « Le passif de La Dépêche ne concerne pas les repreneurs. Les repreneurs partent dans la situation où il convient de refaire une équipe, de remettre les moyens financiers conséquents pour poursuivre un journal avec les difficultés de la presse que l’on connaît » a-t-il poursuivi, interrogé par nos partenaires de TNTV.

Jeudi dernier, la Cour d’appel de Papeete a prononcé la liquidation judiciaire de La Dépêche de Tahiti, ainsi que les autres titres du groupe Média Polynésie. Fondé par Philippe Mazellier, le quotidien avait été racheté en 1988 par le groupe média Hersant, qui possédait également les journaux France-Antilles, aujourd’hui repris par NJJ Press de Xavier Niel. 

Le quotidien polynésien a ensuite été cédé à des actionnaires locaux, le groupe Média Polynésie, qui a ensuite été racheté en 2014 par Dominique Auroy. « La Dépêche, je l’ai reprise avec un passif de 400 millions (3,352 millions d’euros, ndlr) que j’ignorais. J’ai cherché pendant 8 ans le maximum pour poursuivre », a assuré Dominique Auroy. L’homme d’affaires, qui a créé des entreprises dans les domaines du vin, de l’énergie ou encore du ramassage d’ordures, est bien connu en Polynésie.

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Jeudi, à la sortie de la cour d’appel, l’avocat des salariés, Me Emmanuel Mitaranga, avait pointé du doigt le « le style de gestion » de l’entreprise, « de manière à ce que les dettes, les créances, ne soient pas payées ». « C’est une entreprise qui ne payait pas ses impôts, qui ne payait plus ses anciens salariés, qui ne payait pas ses cotisations sociales », a poursuivi l’avocat, qui estime aujourd’hui les dettes du titre à 5,866 millions d’euros. « Durant les trois premières années où j’ai repris ce journal, il a été managé par une personne qui malheureusement au niveau social n’a pas fait ce qu’on aurait pu espérer » s’est défendu Dominique Auroy, dont la gestion des entreprises a souvent été épinglée.

Malgré cette liquidation, avocats, salariés et propriétaire de La Dépêche de Tahiti espèrent tous une reprise du titre par un ou des investisseurs locaux ou nationaux. « On attend tous avec impatience une potentielle reprise » a confié le directeur des rédactions Bertrand Prevost, ce lundi, alors que le liquidateur judiciaire était dans les locaux du quotidien pour signifier leur licenciement aux salariés. Un « gramme d’espoir » pour le journaliste Damien Grivois, non sans patience : « on ne sera sans doute pas fixés avant quelques semaines. Je pense que beaucoup vont s’accrocher à ça ».

En attendant, les salariés doivent discuter de leurs derniers salaires et de leurs licenciements. « On a des garanties sur le versement du dernier salaire qui se fera en deux fois », a expliqué Bertrand Prevost, toujours interrogé par TNTV. « Après, vaille que vaille, on verra bien pour les indemnités diverses et variées comment ça va se passer », a-t-il ajouté. 

Avec TNTV.