Le ministre des outre-mer reste en Nouvelle-Calédonie pour poursuivre ses consultations

Le ministre des outre-mer reste en Nouvelle-Calédonie pour poursuivre ses consultations

Le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu « annule son billet retour » et va « prolonger » sa visite en Nouvelle-Calédonie pour « poursuivre ses consultations » sur l’avenir politique, après le deuxième référendum sur l’indépendance du 4 octobre qui a créé un climat de tension, a déclaré son entourage jeudi 28 octobre.

Son départ, prévu jeudi soir, « a été annulé pour poursuivre les consultations dans une phase collective», a fait savoir un de ses conseillers sans préciser de nouvelle date, alors que le ministre multiplie déplacements et entretiens en tête à tête, après le deuxième référendum remporté le 4 octobre par les non indépendantistes.

Sebastien Lecornu Lecornu a entamé le 24 octobre une visite de terrain, après s’être soumis au confinement de quatorze jours imposé à tout arrivant en Nouvelle-Calédonie, où le protocole sanitaire est strict même si le coronavirus ne circule pas.

Jeudi, après avoir inauguré « une place de la paix » à Nouméa en hommage à la poignée de main en 1988 entre le dirigeant caldoche Jacques Lafleur, et le leader kanak Jean-Marie Tjibaou, il est parti « en retraite » avec dix responsables non indépendantistes et indépendantistes, cinq de chaque camp.

La séquence a été présentée comme étant « un déjeuner privé », qui se tiendra sur un îlot au large de la commune de Boulouparis au nord de Nouméa et où se trouve une résidence appartenant à l’Etat.

L’ambition du ministre, lors de cette rencontre, est de « sortir des ambiguïtés », en engageant une réflexion sur les « conséquences concrètes du oui ou du non à l’indépendance » alors que depuis le deuxième référendum sur l’indépendance le 4 octobre les esprits s’échauffent sur le Caillou.

Les présidents des trois provinces calédoniennes, Sonia Backès, Paul Néaoutyine, Jacques Lallié, le président du gouvernement, Thierry Santa, le président du Congrès, Roch Wamytan, les députés, Philippe Gomes et Philippe Dunoyer, le sénateur Pierre Frogier ainsi que Daniel Goa et Victor Tutugoro, élus et ténors du FLNKS devraient être autour de la table.

La paix « pas négociable »

Organisé dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998), le scrutin a été remporté par les non indépendantistes avec 53,3 % des voix en net repli par rapport au premier vote du 4 novembre 2018 (56,7 %). Les indépendantistes ont eux progressé de 43,3 % à 46,7 % et ont annoncé qu’ils demanderaient un troisième référendum, comme le permet l’accord, d’ici 2022.

Au cours de son périple, le ministre a répété que « la paix n’est pas négociable » et qu’il « n’accepterait aucun chantage à la violence ».

Il a au contraire invité les protagonistes calédoniens à rester fidèles au dialogue, qui depuis trente-deux ans assure la stabilité. « Il faut garder cette méthode si on croit à la paix, si on pense que le sang n’a pas besoin de couler pour trouver une solution politique », a prôné Sébastien Lecornu.

Avec AFP