En Polynésie, les amoureux de viennoiseries et autres produits issus de la boulangerie traditionnelle vont pourvoir assouvir leur plaisir grâce à Hinerava Taurua, qui a ouvert dans la commune de Faa’a, sur l’île de Tahiti, sa boutique « L’Arbre à Pain ». Formée dans l’Hexagone par les plus grands maitres, Hinerava qui est la seule boulangère locale, propose ses produits aux accents polynésiens depuis vendredi.
Après plus d’une décennie à se former dans l’Hexagone par les maîtres boulangers des quatre coins de la France, Hinerava Taurua, originaire de la Presqu’île de Tahiti, réalise un rêve de jeune fille. Elle qui a vécu les premières années de sa vie dans les cuisines du restaurant familial a décidé de prendre son destin en main par le biais de sa passion du pain.
« Ma mère est pâtissière donc on a baigné dans cet univers. J’ai voulu me spécialiser en boulangerie. La boulangerie a toujours été une science que je voulais maîtriser donc je suis partie en métropole pour me diplômer et aujourd’hui ouvrir ma boulangerie », a-t-elle confié.
Formée par Christian Vabret, Meilleur ouvrier de France et créateur de la coupe du monde de la boulangerie et guidée par le couple Pech, Compagnons du devoir, elle y apprend la rigueur du métier mais aussi et surtout l’amour des produits. Une passion qu’elle souhaite adapter localement avec ses 16 employés qu’elle forme pour la plupart.
« On travaille des produits de saison. C’est ce qu’on fait ici. Donc la tarte mautini par exemple, vous ne la trouverez pas forcément à la carte tout le temps. Ils m’ont vraiment inculqué ça : le respect des saisons, du produit. Ne pas dénaturer le produit. C’est ça qu’ils m’ont appris. Peu importe : la boulangerie, la pâtisserie, on est totalement dans cette démarche », explique-t-elle.
Malgré sa motivation et son expérience, cette jeune cheffe d’entreprise qui devient la première polynésienne, maître boulangère, se confronte aux problèmes récurrents sur le territoire, comme celui de l’approvisionnement en produits locaux : « Nos fournisseurs sont incapables de nous fournir régulièrement. Ce qui est dommage puisque c’est un fruit local. On voulait le mettre en avant, l’arbre à pain, de notre nom. C’était évident qu’il fallait mettre en avant le ‘uru donc on a préféré le travailler brut. Le ‘uru brut qui est inclus dans nos fougasses et la farine. On a essayé de faire quelques pains etc. Mais actuellement c’est compliqué de se fournir en matière première ».
Hinerava qui a accueilli ses premiers clients le 11 juin devrait sans nul doute ravir les nombreux gastronomes adeptes de produits issus de la boulangerie traditionnelle.
Nicolas Perez, Mere Teato et Manon Kemounbaye pour TNTV.