La note de l’Institut d’émission des Outre-mer (IEOM) montre un regain de confiance des entreprises pour le court terme, mais un manque de visibilité pour le moyen terme. L’inflation progresse de 1,2% en glissement annuel, avec toutefois une augmentation significative des coûts de l’éducation, de la santé, du logement et des boissons alcoolisées. Détails de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Les tendances conjoncturelles du 2e trimestre 2024 montrent une progression proche d’un point (0,9 pt) du climat des affaires. « Dans l’ensemble, les chefs d’entreprise indiquent que leur activité s’est maintenue sur le trimestre, et constatent une amélioration de leur trésorerie, sous l’effet d’une amélioration des délais de paiement et d’une hausse des prix de vente », écrit l’IEOM.
L’investissement des entreprises et des ménages en baisse
Pour le troisième trimestre qui va bientôt s’achever, « ils anticipent une stabilité de leur courant d’affaires, mais restent globalement attentistes pour leurs investissements. » Ainsi, la production de crédits à l’équipement des entreprises a baissé de plus de 23% en un an, et les chefs d’entreprises interrogés par l’IEOM l’expliquent par un manque de visibilité à plus long terme.
L’investissement des ménages est lui aussi en baisse : la production de prêts à l’habitat régresse de 26,5% sur l’année écoulée, handicapée par les taux d’intérêt et les prix de l’immobilier. La baisse des taux applicables aux particuliers, induite par la baisse des taux directeurs en juin dernier, laisse entrevoir une prochaine reprise sur ce plan.
L’emploi salarié marchand progresse de 3,2%
Toujours sur la période entre juin 2023 et juin 2024, l’indice de l’emploi salarié marchand augmente de 3,2%, avec toutefois un secteur à la traîne, celui du BTP qui ne progresse que de 0,8%. Une tendance qui devrait se poursuivre si l’on en croit les prévisions des entreprises. Le nombre de demandeurs d’emploi baisse de 8,6% sur un an, et passe sous la barre des 9 000 personnes.
Le tourisme se maintient, le BTP se redresse, la perle dégringole
La fréquentation touristique du 2e trimestre, avec 67 200 visiteurs, est quasiment la même qu’un an plus tôt. Ce sont les touristes européens qui ont compensé la baisse des arrivées des Américains (-7,2%) et des Calédoniens (-49%). Le nombre de croisiéristes, lui, augmente de 6,8% sur un an.
Si l’emploi dans le BTP progresse plus lentement qu’ailleurs, et si les professionnels du secteur se disent incertains ces chantiers à venir, les volumes d’importation des matériaux de construction sont en forte hausse : +81% pour le bitume, +41% pour le carrelage, +30% pour le bois, et +13% pour le ciment.
Enfin, dans le secteur primaire, les recettes des perles brutes exportées chutent de 37% par rapport à l’année précédente : une baisse liée au manque de nacres qui devrait continuer à affecter les activités perlicoles dans les prochaines années. Les poissons et crustacés, en revanche, se maintiennent à un niveau élevé et les patrons du secteur anticipent le maintien de l’activité et une amélioration des prix de vente au 3e trimestre.
Les derniers chiffres de l’inflation
À fin juin 2024, l’IEOM constate que l’indice des prix à la consommation a progressé de 1,2% en glissement annuel. Les prix des produits alimentaires restent quasiment inchangés sur un an (+0,4%), à l’exception des boissons alcoolisées qui ont augmenté de 5%. Les tarifs des transports et des communications sont également stables sur l’année écoulée. L’habillement est le seul poste en nette diminution avec des prix en baisse de 4%.
C’est donc ailleurs qu’on trouve les facteurs inflationnistes les plus flagrants : dans les tarifs de l’éducation, qui affichent une augmentation de 6,9%, dans ceux de la santé (+4,1%) et dans les coûts liés au logement, et particulièrement les loyers, qui augmentent de 2,2%.
Caroline Perdrix pour Radio 1 Tahiti