Dissolution de l’Assemblée nationale : Le président de la Polynésie « confiant » pour les trois députés de son parti

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Dissolution de l’Assemblée nationale : Le président de la Polynésie « confiant » pour les trois députés de son parti

En court déplacement à Paris ce lundi, le président de la Polynésie Moetai Brotherson s’est entretenu avec la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux puis avec le directeur de cabinet  d’Emmanuel Macron, Patrice Faure. Si les dossiers de la Collectivité ont été évoqués, la dissolution de l’Assemblée nationale et les législatives qui arrivent étaient aussi au programme des discussions.

« On a fait un balayage un peu des différents sujets qui nous intéressent » a confié le chef de l’exécutif polynésien à notre rédaction. Il s’agissait pour lui de son premier déplacement en dehors du territoire après le remaniement ministériel opéré à la marge début juin. Lors de son entretien avec Marie Guévenoux, Moetai Brotherson a notamment signé Contrat de Développement et de Transition (CDT) entre le pays et l’État.

Si, « en termes de montant », le CDT 2024-2027 a été « reconduit quasiment à l'identique précédent », c’est-à-dire 21 milliards de Fcfp, « la ventilation sur les projets est légèrement différente. On a inclus, par exemple, la possibilité de financer certains des investissements qui seront faits pour les jeux du Pacifique en 2027 » explique Moetai Brohterson qui doit aussi signer, fin juillet, le CDT dédié aux communes à l’occasion d’une visite de la ministre Marie Guévenoux en Polynésie, dans le cadre des épreuves de surf des JO. Si tant est que la ministre, qui fut députée avant son arrivée rue Oudinot, soit toujours en poste d’ici là.

« Avec la ministre, on a aussi échangé sur nos points de vue respectifs concernant l'avenir de notre collectivité et plus généralement du relationnel de l'État à ses Outre-mer » a ajouté le président polynésien, lui-même issu du parti indépendantiste de Polynésie française, aujourd’hui majoritaire à l’Assemblée territoriale. 

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Moetai Brotherson s’est aussi entretenu avec la GDOM, sur des sujets « plus techniques » : « la réévaluation du troisième instrument financier qui a été présenté par Jordy Chan (ministre de l’Équipement de la Collectivité) » ; « le registre du commerce », « les questions de réglementation maritime » ou encore, « la défiscalisation, notamment autour du domaine du logement ». « On a reparlé d'Arana, cette filiale de l'Office polynésienne de l’Habitat (OPH), qui aura accès, maintenant qu'on a changé les textes, au financement à très long terme de la CDC et de la Banque des Territoires », a-t-il expliqué. Cette filiale doit avoir pour objectifs de proposer des logements intermédiaires, là où l’OPH est centrée sur le logement social.

Bien évidemment, impossible pour le président polynésien de ne pas évoquer la dissolution de l’Assemblée nationale à l’issue du scrutin européen de dimanche. En 2022, son parti, le Tavini Huiraatira, avait réussi le tour de force d’envoyer au palais Bourbon trois députés indépendantistes, dont lui-même. Une élection historique sur fond de rejet du parti autonomiste Tapura Huiraatira, aux affaires de 2014 à 2023. Mais deux ans après les Législatives et un an après les Territoriales victorieuses pour le parti indépendantiste, l’exercice du pouvoir lui a fait perdre de sa superbe, et l’opposition autonomiste ne boudera pas la possibilité de prendre sa revanche électorale le 30 juin et le 7 juillet.

« Je suis confiant » assure toutefois Moetai Brotherson, qui a été député GDR de 2017 à 2023, avant d’occuper la Présidence de la Polynésie française. « Je pense qu'on a toujours potentiellement les meilleurs candidats. Les trois députés sortants s'ils se représentent, sont pour moi les meilleurs candidats, sans préjuger d'éventuels nouveaux candidats que présenteront les autres parties. Mais s’ils représentent les mêmes personnes qu'en 2022, je ne vois pas en quoi ça changerait la donne de leur côté », a estimé le président polynésien. 

Pour l’heure, les députés sortants n’ont pas officiellement déclaré leurs intentions pour ces législatives anticipées. Une réunion du parti a eu lieu à huis clos dimanche, tandis qu’en face, l’opposition est aussi en pleine réflexion. Moetai Brotherson, qui rejoint la Polynésie dès demain, évoque des discussions entre les députés et les instances dirigeantes du parti à son retour, « pour définir notre stratégie à ces législatives qui vont, arriver très vite et se dérouler également très vite puisqu'il y aura à peu près deux semaines de campagne ».

Le président polynésien dit aussi « observer de près » les appels à l’union à gauche. En 2022, les candidats du Tavini Huiraatira s’étaient présentés sous l’étiquette Nupes, et aujourd’hui les premiers appels à renouveler l’union se heurtent, entre autres, à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. « À un moment donné, si la gauche veut que ça fonctionne, il va falloir effectivement que certains égos arrivent à s'effacer. Parce que l'enjeu est de taille : si la gauche ne veut pas être réduite à la portion congrue (…), il est temps de se mettre autour d'une table et d'y aller ensemble ».