Du 25 au 27 octobre prochain se tiendront en Nouvelle-Calédonie les assises de l’économie maritime indopacifique, organisées par les clusters maritimes calédoniens et français, la province Sud et le gouvernement local. Chef d’orchestre de l’événement, Christophe Gygès, membre du gouvernement chargé notamment de l’économie maritime, a répondu à nos questions. « Il est important de donner du corps à l’axe indopacifique souhaité par le Président de la République, qui en a tracé la voie lors de son dernier discours à Nouméa », estime-t-il.
Outremers360 : Pourquoi avoir voulu organiser des Assises de l'économie maritime indopacifique ?
Christopher Gygès : Je considère qu’il est important de donner du corps à l’axe indopacifique souhaité par le Président de la République, qui en a tracé la voie lors de son dernier discours à Nouméa. Le maritime fait partie des sujets où nous pouvons avoir de réelles collaborations entre les différents Outre-mer français de l’océan Pacifique et de l’océan Indien, mais également avec nos voisins de la région. Ces assises ont pour objectif de montrer ce qui est fait par chacun des territoires sur de nombreux sujets liés à la mer mais également d’établir des rapprochements afin de favoriser le rayonnement de certaines actions. La volonté est aussi d’afficher un réel partenariat public-privé sur ces sujets.
Le Pacifique est en effet « un océan d'opportunités » : quelles sont ces opportunités d'ores et déjà accessibles à la Nouvelle-Calédonie ?
Il existe d’ores et déjà des opportunités économiques notamment pour ce qui concerne les routes maritimes, qu’elles soient physiques avec du transport de marchandises ou numériques avec les câbles sous-marins. Sur ces sujets, la Nouvelle-Calédonie peut devenir un hub pour le Pacifique, grâce à son statut et ses infrastructures. Il existe aussi des opportunités de préservation des ressources, pour lesquelles le Pacifique constitue un trésor bleu qu’il faut être en mesure de préserver et valoriser.
Selon vous, est-ce que les infrastructures portuaires et aéroportuaires calédoniennes peuvent répondre au défi, notamment face à la concurrence voisine des Fidji ou du Vanuatu ?
Nos infrastructures sont aujourd’hui parmi les meilleures de la région Pacifique mais ne sont pas encore assez valorisées par manque de stratégie long terme. Le but de ses assises est aussi d’afficher l’ambition que la Nouvelle-Calédonie veut jouer dans la région sur ces sujets. Pour répondre à cette ambition, nous souhaitons améliorer encore davantage nos infrastructures, notamment avec le dragage de la rade et faire du port de Nouméa un « green port » modernisé.
Quel rôle peuvent avoir les institutions calédoniennes (gouvernement et provinces notamment) dans cette ambition ?
Elles doivent impulser cette ambition pour faire de la Nouvelle-Calédonie un véritable Hub maritime et numérique. Dans le même temps, elles doivent mettre les conditions pour favoriser un développement du secteur privé sur ces sujets. C’est pour cette raison que ces assises sont organisées en collaboration avec les clusters et les French Tech.