Dans une tribune, Sonia Backès estime qu’il « n’est pas concevable de nourrir une ambition française dans le Pacifique sans compter sur la Nouvelle-Calédonie »

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Dans une tribune, Sonia Backès estime qu’il « n’est pas concevable de nourrir une ambition française dans le Pacifique sans compter sur la Nouvelle-Calédonie »

« Nous sommes la clé de voûte de cet axe Indo-Pacifique » affirme encore la présidente de la province Sud calédonienne, qui compte parmi les figures importantes de la droite non indépendantiste. Dans une tribune au Monde, Sonia Backès appelle les « élus métropolitains qu’ils affirment clairement leur soutien au maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République française ».

« L’implication active de tous les élus français en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République est un geste nécessaire et attendu pour que survivent les ambitions françaises dans le Pacifique » insiste Sonia Backès dans sa tribune, assurant que « la Nouvelle-Calédonie est un levier essentiel pour affronter les enjeux de la région Indo-Pacifique », à l’heure notamment où « notre région est une zone d’affrontement direct entre Washington et Pékin ».

Pour Sonia Backès, les Calédoniens sont « les spectateurs privilégiés du regain d’intérêt que connaît notre région » alors que « nous assistions impuissants au désintérêt croissant de la classe politique française pour le Pacifique océanien. Il a fallu le réveil des États asiatiques, qui s’est traduit par l’exportation de leurs intérêts et de leurs influences dans notre région, pour que les États occidentaux se repositionnent ». Pour la présidente de la province la plus peuplée de l’archipel, ce désintérêt date du « démantèlement du Centre d’expérimentation du Pacifique » en Polynésie française, « à partir de septembre 1996 ».

Rappelant les « ressources halieutiques et minières dont les économies occidentales et asiatiques sont friandes » dont recèle la région, le Pacifique est devenu, selon Sonia Backès, « le nouveau centre du monde ». « Une réalité qu’il est temps d’arrêter de nier ! », insiste-t-elle. « La France peut donc doter le Pacifique d’intérêts impérieux. Toutefois, comme en amour, les actes comptent plus que les mots » poursuit-elle, regrettant que « malgré les nombreuses actions annoncées, les réalisations concrètes se sont concentrées sur le domaine militaro-industriel ». Elle cite la vente de rafales à l’Inde ou encore, le contrat perdu des douze sous-marins à l’Australie, comme étant « les projets les plus concrets du dessein français en Indo-Pacifique ».

Mais pour Sonia Backès, « il faudrait des initiatives tout aussi volontaires dans le domaine environnemental, scientifique ou économique ». « Alors que les récents événements remettent en question la pertinence de la vision diplomatique de Paris dans la région, les Français du Pacifique sont convaincus qu’elle est plus que jamais d’actualité », assure-t-elle, « nous nous y investirons pleinement si nous sommes placés au centre de ce dispositif diplomatique, économique et militaire. La présence française ne peut rayonner dans notre région que si Paris y affirme sa souveraineté et y défend l’intégrité de ses territoires ».