Covid long en Polynésie : Encore 700 patients sous oxygène à domicile

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Covid long en Polynésie : Encore 700 patients sous oxygène à domicile

La plateforme Covid de Polynésie a fait état d’une situation toujours tendue malgré les effets positifs du confinement : on compte 700 patients en oxygénothérapie à domicile. Le besoin important de moyens de prise en charge pour la rééducation respiratoire des Covid longs nécessite une augmentation des capacités d’accueil des centres dédiés. Les explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

La plateforme Covid de Polynésie française a communiqué les derniers chiffres de l’épidémie en conférence de presse ce mercredi à Papeete. Le taux d’incidence et le nombre d’hospitalisations ont fortement diminué mais les autorités de santé soulignent l’importance de rester en alerte face à l’éventuelle arrivée de nouveaux variants.

Le point épidémiologique quotidien fait état de 4 décès liés au Covid ces dernières 24 heures et de 141 hospitalisations en cours dont 28 en réanimation. Actuellement, la tension est surtout palpable au niveau des 700 patients qui sont en oxygénothérapie à domicile, dont 100 recensés durant la seule semaine dernière. La Polynésie dispose de suffisamment d’appareils mais c’est la prise en charge des « Covid longs » qui pèse. 

Ces patients malades pendant plus de 4 semaines sont soit « en attente, hospitalisés au CHPF, soit chez eux sous oxygénothérapie », explique l’épidémiologiste Henri-Pierre Mallet, mais ils ne disposent pas forcément du suivi dont ils auraient besoin : « il faut un suivi médical, infirmier, pour une bonne rééducation et si possible de la kinésithérapie ». Les centres médicaux existants sur le territoire ont déjà augmenté leurs capacités face au pic épidémique mais « une amélioration de leur capacité est en cours de réflexion » indique le Dr Mallet.

En ce qui concerne la couverture vaccinale, elle progresse plus lentement mais les objectifs fixés à court terme sont en bonne voie d’être atteints : 60,4% de la population cible est vaccinée. Les personnes non-vaccinées sont majoritairement les 12-17 ans avec seulement 34% de vaccinés, et la population des Tuamotu Gambier vaccinée à 50,6%. Par ailleurs, Daniel Ponia, « monsieur vaccination », a annoncé qu’une troisième dose de vaccin administrée aux personnes à risque serait généralisée début octobre.

Patients appareillés à domicile et coupures de courant

Il y a deux semaines, une coupure de courant a soulevé une question importante. La protection des données personnelles régie par le Règlement général pour la protection des données (RGPD) entrave l’intervention des services de santé. L’identité et l’adresse des personnes qui sont à leur domicile sous oxygénothérapie mais aussi dialysés, et dont la survie dépend d’un appareil électrique, sont inconnus de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) et du Samu.

En cas de coupure de courant, il serait impossible de les prévenir en amont ou de les secourir rapidement. Le ministre en charge de l’énergie, Yvonnick Raffin, a demandé à EDT la suspension de toutes les procédures de coupures d’électricité. Mais voilà, les travaux prévus vont tout de même devoir être effectués à un moment donné. Pour ce faire, l’Arass demande aux patients concernés de se manifester afin, soit d’être prévenus en cas de coupure planifiée, soit d’être secourus au besoin. Un formulaire disponible sur le site de l’Arass est à remplir et à communiquer à l’adresse medecins@arass.gov.pf.

Pas de variant Mu en Polynésie 

Le docteur Henri-Pierre Mallet a fait une mise au point au sujet de la circulation du variant Mu en Polynésie : « c’est simple, il n’y en a pas » déclarait-il lors de la conférence de presse de la plateforme Covid. L’épidémiologiste explique que les cas de Covid en Polynésie sont tous attribuables au variant Delta et qu’une surveillance accrue des arrivées sur le territoire a permis d’isoler les 2 seuls cas qui aient été détectés en Polynésie. « Ils sont repartis avant d’avoir pu contaminer qui que ce soit. Mais c’est l’exemple d’une vigilance qu’il faut maintenir » souligne-t-il.

Marau Biret pour Radio 1 Tahiti