Une équipe de chercheurs de l’IRD, en partenariat avec Opération Cétacés, Murdoch University et James Cook University, a constaté que leur comportement semble varier en fonction des caractéristiques du lagon, en étudiant les déplacements de 16 dugongs sur la côte Ouest de la Grande-Terre. L’étude de leurs zones d’alimentation permettra par ailleurs de mieux cartographier les herbiers de Nouvelle-Calédonie afin de mieux les gérer et protéger davantage l’espèce. Ces résultats viennent d’être publiés dans la revue Scientific Reports.
L'équipe a cherché à comprendre comment le dugong pouvait s'adapter aux différentes conditions qu'il rencontre sur la côte ouest du lagon calédonien, où les caractéristiques du lagon sont variées de Koné à Nouméa. Les premiers résultats ont montré qu'en modélisant les déplacements de l'espèce, les dugongs s'adaptent aux conditions locales du lagon mais aussi que leur comportement est modulé par les cycles des marées et le cycle journalier. « Dans le sud, les dugongs semblent préférer les eaux relativement profondes et rejoignent les eaux peu profondes la nuit ou lors des marées hautes. Plus au nord où le lagon est plus étroit, certains des dugongs balisés se déplacent à l'extérieur du récif barrière, les dugongs quittent le lagon à l'aurore et y retournent à la tombée de la nuit, probablement pour s'y alimenter.»souligne l'étude.
Jusqu'à présent, les comptages aériens et la télémétrie satellitaire avaient révelé que les dugongs se déplacent sur de longues distance et utilisent des habitats variés, situés dans les lagons classés au patrimoine mondial de l'UNESCO mais en grande partie à l'extérieur des aires marines protégées actuelles. Cette dernière étude vient compléter les données scientifiques récoltées en Nouvelle-Calédonie depuis une vingtaine d'années (distribution, génétique, abondance, comportement, déplacements,...) en apportant aux gestionnaires un cartographie prédictive des zones les plus susceptibles d'être utilisés et donc les plus importantes à surveiller et à protéger.